Temps de jeu:
6070 minutes
Comme "Axiom Verge", "Environmental Station Alpha" peut donner au départ une impression de plagiat tellement l'affiliation à "[b]Metroid[/b]" sur NES saute aux yeux, mais cette impression se dissipe vite: on y retrouve beaucoup de repères, mais les équilibres y sont très différents.
Ici, l'action rappelle d'abord "[b]Metroid Fusion[/b]", qui a certainement servi de source d'inspiration: les deux jeux placent l'action et la survie au premier plan avec un rythme nerveux et resserré, ce qui contraint mécaniquement l'exploration à être très fluide voire guidée (on n'y tourne pas en rond, on ne se perd jamais vraiment), mais les similitudes ne s'arrêtent pas là, le pitch des deux jeux est presque identique! En effet, on incarne dans les deux cas un héros aux allures de robot qui enquête au sein d'une station spatiale conçue comme un zoo extraterrestre, ladite station ayant connu un mystérieux événement qui a soudain exterminé tout son équipage...
"Environmental Station Alpha" a cependant une identité unique, sur le fond comme la forme.
"Metroid Fusion" se jouait en effet comme un film catastrophe interactif où Samus débarquait dans une station en bon état qui allait être détruite petit à petit par une suite d'événements très scénarisés longuement exposés par une I.A. bavarde, alors qu'ici on joue un robot envoyé seul sans moyen de communication dans un environnement en décrépitude abandonné depuis plusieurs décennies. On se trouve donc dans un jeu à la Metroid horrifique plus traditionnel où l'on doit se débrouiller, le rythme provenant du gameplay plutôt que d'une narration forcée: l'exploration reste toujours globalement ouverte, mais le level design est très intuitif, la carte est très détaillée avec certains objectifs marqués, des téléporteurs écourtent beaucoup les temps de trajet, etc. et tout cela propulse l'action au centre du jeu sans que l'histoire s'impose.
En fait, on pourrait dire que "Environmental Station Alpha" est un croisement entre un jeu à la Metroid et un jeu "hardcore" à la "Super Meat Boy" vu sa difficulté, son agressivité et son exigence de précision... Contrairement à Samus, notre robot est forcé d'attaquer au contact, et tous les outils qu'il trouve afin de pouvoir visiter des endroits autrement inaccessibles sont des outils de combat ou de platforming. Les deux formules se marient admirablement, les schémas ennemis sont excellents (en particuliers ceux des boss, qui sont très nombreux), le platforming et l'exploration se complètent à merveille, le gameplay se renouvelle très régulièrement... on ressent à la fois les sensations d'isolation, de découverte et d'horreur qu'on attend d'un jeu à la Metroid et l'excitation d'un jeu de plateformes extrêmement précis.
Une fois l'aventure principale finie, le jeu peut continuer pour des défis plus mystérieux et plus durs, virant même au jeu d'aventure! Ces phases sont facultatives et je les aime moins que le jeu principal auquel j'adore rejouer très régulièrement, mais elles sont elles aussi d'excellente qualité et ajoutent beaucoup de durée de vie.
Comme vous pouvez le voir sur les captures d'écran, les graphismes du jeu sont en très basse résolution (moins qu'une Game Boy), mais en mouvement le jeu est très lisible et très beau.
Malgré (voire en partie grâce à) ses énormes pixels, je préfère "Environmental Station Alpha" à "Hollow Knight" (de loin), à "Axiom Verge", ou à n'importe quel épisode de "Metroid", même si le jeu a une énorme dette envers Nintendo. C'est le seul jeu de ce genre à me captiver aussi totalement dès le démarrage d'une nouvelle partie, me conduisant irrésistiblement jusqu'à sa conclusion à chaque fois, sans anicroche, sans impatience, sans frustration, sans confusion, en cumulant à la perfection l'excitation de l'action, le charme de l'exploration, le sens du mystère, et l'horreur cosmique à la "ALIEN" que j'affectionne particulièrement.
([url=https://simbabbad.blogspot.com/2020/12/environmental-station-alpha-steam-arvi.html]critique complète sur mon blog[/url])
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