Temps de jeu:
1766 minutes
"Cyber Shadow" promet une expérience modernisée de jeu NES à l'ancienne et il fournit très exactement cela, alors que "Shovel Knight", le jeu phare de son éditeur Yacht Club Games, proposait plutôt une expérience [i]idéalisée[/i] de jeu NES.
La différence peut sembler subtile mais se ressent nettement: en pratique, cela signifie que "Cyber Shadow" est bien plus rugueux et plus proche de ses modèles, un peu à la façon de "Bloodstained: Curse of the Moon", avec des checkpoints très espacés, des obstacles qui nous tuent en un coup, des ennemis vicieux qui nous poussent sur des obstacles qui nous tuent en un coup (à la "Castlevania"), etc.
L'action est également plus rigide et traditionnelle, avec des mouvements et des contrôles demandant beaucoup de méthode et de timing, pour un rythme globalement lent (jusqu'au dernier segment où ça se débloque) - on est ici loin du très nerveux "Specter of Torment" par exemple, et plus proche de vrais jeux NES comme "[b]Shatterhand[/b]" ou "[b]Shadow of the Ninja[/b]" (source d'inspiration majeure de "Cyber Shadow") et des jeux Natsume en général.
Techniquement, même si l'affichage est en 16/9, on reste là encore plus proche de la logique de la NES que de "Shovel Knight", avec du pixel art très joli mais une action sobre, et un ton et une histoire à prendre ici rigoureusement au premier degré. Pour toutes ces raisons, le jeu est aussi bien distinct de "The Messenger" par exemple (pour le comparer à un autre jeu de ninja typé NES), qui est beaucoup plus excentrique sur le fond et la forme.
Malgré sa proximité avec les jeux de JoyMasher ("Oniken", "Odallus"), "Cyber Shadow" est pourtant bien plus modernisé et plus agréable (et mieux réalisé, surtout dans son gameplay), avec des vies infinies (on peut recommencer autant qu'on veut depuis le dernier checkpoint), l'option de retourner dans d'anciens niveaux battus pour y ramasser des objets auparavant inaccessibles (on débloque divers pouvoirs petit à petit, le jeu reste cependant très linéaire), pouvoir dépenser aux checkpoints des points à collecter pour rendre le jeu plus facile, et au bout du compte un panel d'actions nettement plus riche que celui d'un jeu NES.
Malgré ces aménagements, le côté old school de "Cyber Shadow" explique les avis mitigés sur le jeu, beaucoup de joueurs n'aimant pas son traditionalisme. Pourtant, je trouve cet aspect très réussi: l'action met du temps à s'assouplir mais le level design est adapté idéalement à chaque palette de mouvements, avec notamment des ennemis aux schémas d'attaque très intéressants (les boss sont bien pensés), beaucoup plus riches que dans "Ninja Gaiden" par exemple qui à comparer s'approche presque d'un [i]automatic runner[/i]. Cela n'empêche pas le jeu d'être frustrant par moments, mais après tout, il s'agit d'un hommage à la NES...
Les seuls reproches que je ferais à "Cyber Shadow" concernent son histoire beaucoup trop bavarde pour quelque chose d'aussi banal, sa longueur peut-être un peu excessive par rapport à ce qu'il offre, ses succès parfois laborieux (notamment tous ceux concernant les boss qui exigent de refaire le jeu si on les a ratés), et peut-être son manque de folie, mais au final je le préfère largement à "The Messenger" ou aux jeux de JoyMasher, je le recommande donc.
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