Temps de jeu:
56 minutes
Jedi Knight: Dark Forces II et son extension Mysteries of the Sith forment l’un des premiers piliers vidéoludiques du mythe Jedi en dehors des films, bien avant KOTOR ou SWTOR. Et pour ceux qui les ont joués à l’époque (ou redécouverts ensuite) ces titres incarnent quelque chose de rare : un équilibre brut entre FPS à l’ancienne et montée en puissance mystique, dans un cadre Star Wars parfaitement assumé.
Dans Jedi Knight, on incarne Kyle Katarn, un mercenaire cynique devenu chevalier Jedi. Le jeu introduisait à l’époque un système de progression via la Force : côté clair ou obscur, selon vos choix. C’était une avancée narrative et ludique majeure en 1997, couplée à un gameplay nerveux, des cartes complexes et une liberté de mouvement rare pour l’époque (double saut, sabre laser, Force push/pull, etc.). Malgré son moteur primitif, le jeu proposait des affrontements dynamiques, verticaux, tactiques, avec une vraie montée en tension vers des duels au sabre de plus en plus exigeants.
Mais c’est Mysteries of the Sith qui venait donner de la maturité à l’ensemble. Extension solo sortie en 1998, elle introduisait Mara Jade comme personnage jouable, une figure centrale de l’univers étendu, maintenant Legends (merci Disney), jusqu’alors surtout connue des lecteurs. Et pour la première fois, le joueur incarnait une femme Jedi en quête d’équilibre, sans que cela ne devienne un argument marketing. La narration y gagne en nuance, en densité. Kyle Katarn y est plus sombre, plus ambigu. Mara, elle, oscille entre loyauté, doute, pouvoir et héritage. C’est un récit de transmission et de tentation, subtilement mis en scène, dans un moteur limité mais efficace.
Techniquement, Mysteries of the Sith tournait sur le moteur retravaillé de Jedi Knight, avec des textures améliorées, des effets de lumière plus marqués (surtout dans les temples et les niveaux souterrains), et des cartes plus denses, plus labyrinthiques. Le level design y est exigeant, parfois dur, mais jamais gratuit. On y sent une volonté de pousser les joueurs à la prudence, à l'exploration, à la compréhension de l'espace.
Le gameplay au sabre laser était sommaire en apparence, mais offrait déjà une dynamique de parade, de placement, de gestion des pouvoirs. Les affrontements contre d’autres utilisateurs de la Force étaient véritablement marquants pour l’époque, surtout lorsqu’ils étaient narrativement justifiés. Et si le sound design était rudimentaire, les sons du sabre et des pouvoirs étaient immédiatement identifiables. L’ambiance sonore globale – avec ses silences, ses respirations – servait parfaitement les moments d’introspection ou de tension.
Sur le plan de la narration, Mysteries of the Sith proposait une tonalité plus sombre, plus adulte que beaucoup de titres Star Wars postérieurs. Pas de manichéisme simpliste : juste une exploration sincère du doute, de la loyauté et du danger intérieur de la Force. En cela, c’est un précurseur direct de ce que KOTOR ou SWTOR affineront des années plus tard.
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