Temps de jeu:
255 minutes
Vanquish est un jeu qui croit être plus intelligent, plus badass et plus spectaculaire qu’il ne l’est réellement. Développé par PlatinumGames, on sent clairement la volonté de créer un TPS nerveux et stylisé, avec des mécaniques de glissade futuriste, un héros en armure boostée et une ambiance SF explosive. Sur le papier, tout est là pour séduire les amateurs de spectacle et d’action frénétique. Mais dans les faits, le résultat sonne creux, dépassé, et parfois franchement lourd.
Le gameplay repose sur une idée simple : vous êtes un soldat équipé d’une combinaison capable de se propulser à toute vitesse, de ralentir le temps, et de glisser sur le champ de bataille comme un patineur sous adrénaline. Les déplacements sont effectivement dynamiques… les premières minutes. Mais très vite, la répétitivité des combats, le manque de diversité ennemie et l’absence de réelle profondeur tactique plombent l’ensemble. On avance, on glisse, on ralentit le temps, on vide un chargeur, on recommence. Encore. Et encore. Les arènes se ressemblent, les objectifs sont plats, et aucune évolution de gameplay ne vient surprendre ou renouveler l’expérience. La structure des niveaux est ultra linéaire, avec des couloirs à peine déguisés et une mise en scène qui multiplie les ralentis inutiles, les explosions gratuites et les séquences "cinématiques" qui n’enrichissent ni l’univers, ni le gameplay. Le jeu essaie de masquer son vide en misant tout sur le bruit, les étincelles et l’agitation.
Mais en vérité, c’est surtout le ton général du jeu qui finit par m'agacer. Le protagoniste, censé incarner le soldat cool et désabusé, est un échec total. Dialogues forcés, punchlines qui tombent à plat, cigarette toujours au coin des lèvres (même dans une armure de combat en apesanteur), attitude cliché au possible… On n’a pas un héros, on a une caricature. Et face à lui, une galerie de personnages secondaires stéréotypés, mal écrits et jamais vraiment attachants. L’univers aurait pu évoquer un certain pan du space opera militaire, mais il préfère se complaire dans le vulgaire clinquant, sans jamais proposer ni critique, ni second degré, ni véritable construction de monde.
Techniquement, même sur PC avec les améliorations de résolution, Vanquish reste rigide. Les animations sont datées, la physique des impacts est absente, et la direction artistique ne rattrape rien : environnements grisâtres, génériques, sans âme. On a du mal à distinguer les zones, à s’immerger, ou à s’enthousiasmer pour le moindre décor. Le level design est au mieux fonctionnel, au pire paresseux.
Ce qui sauve Vanquish de l’oubli complet, c’est la réactivité de son moteur de jeu : les commandes répondent bien, les déplacements sont fluides, et les premières minutes peuvent donner l’illusion d’un jeu nerveux et plaisant. Mais ce vernis ne tient pas. Une fois l’effet de surprise passé, il ne reste qu’un enchaînement de combats sans enjeu, une mise en scène qui confond vitesse et intérêt, et un ton prétentieux qui ne se rend jamais compte de son propre vide.
Ce n’est pas que Vanquish est un mauvais jeu à proprement parler, loin s'en faut même: il est fonctionnel, il se termine et il n’est pas buggé. Mais c’est un jeu creux, bruyant, prétentieux sans contenu. Le genre de projet qui aurait pu être une super démo technique ou un niveau bonus dans un autre jeu plus solide. Mais à l’échelle d’une campagne entière, il s’effondre sous son propre manque d’idées.
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