Avis sur GhostControl Inc.

Ah, GhostHunter Inc. On va commencer par la fin, pour une fois : dois-tu, ô utilisateur de Steam hésitant, acheter ? La réponse est simple : si tu aimes X-Com, oui. Si tu aimes GhostBusters, oui. Si tu aimes les jeux de stratégie au tour par tour, oui. Si tu aimes la qualité, oui. Si tu aimes les développeurs réactifs et en prime habiles avec leur communauté, oui. Si tu aimes te priver des plaisirs que procurent les perles inattendues, non. Maintenant déguerpis. ... Je déconne. GhostHunter Inc. n'a probablement qu'un défaut. Ce n'est pas son interface un poil saugrenue et pas hyper intuitive, ce n'est pas ses soucis de gestion des couches d'interface qui te poussent parfois à faire un déplacement dont tu ne voulais pas, ce n'est pas la gestion parfois hasardeuse de la pause et des coups de téléphone ; non, tout ça s'oublie vite tant le cœur reste intact. Non, son gros problème... C'est PUTAIN QU'EST-CE QUE LA MUSIQUE DE LA MAP PREND LA TÊTE. C'est tout dire ou presque que d'en arriver là. Le jeu est plombé de petites imperfections qui, si elles n'ajoutent pas au charme, ne diminuent pas de grand-chose l'expérience. Parce que bon, au final, c'est ça l'important : l'expérience. Le fun ? Il est là, en tonneaux droit importés de Cthulhu sait quel vignoble bien planqué qui raviraient à peu près n'importe qui (enfin, si on est pas entièrement réfractaire au combat tactique sauce X-Com). L'immersion ? Bah pas mieux, le passage du temps réel au tour par tour et vice versa se fait sans que cela se ressente. L'expérience ? Vous pouvez tout améliorer (enfin, je dis tout, ce n'est pas tout à fait vrai. Plutôt une bonne tranche d'un peu de tout... ou quelque chose comme ça), vous devrez gérer les adversaires tant fantomatiques qu'humains (puisque votre compagnie n'est pas la seule sur le coup, loin s'en faut), il vous faudra l'air de rien penser à planifier vos trajets et à ne pas laisser vos chasseurs de fantômes devenir dingues si vous ne voulez pas gâcher du combustible et perdre une partie ou la totalité du cash qui vous aurait servi à payer le loyer et les troupes, tout y passe ; et ça rend le tout diaboliquement efficace. Les voix sont... Bah, permettez ? Les voix, je vais me permettre d'y revenir un peu plus tard. Le son est efficace, suffisamment discret pour ne pas irriter tout en gardant bien l'esprit du thème imposé. Y en a-t-il pour son argent ? Très honnêtement, pour avoir déjà goûté la version non-Steam... Oui, et plus encore. Rien que la version non remasterisée valait bien tout ça, alors avec les ajouts de celle-ci, la question ne se pose même pas. Et quand on pense que Bumblebee va en prime rajouter de nouvelles villes... My money is ready. Enfin, en début de mois, surtout, mais je n'hésiterai tout de même pas. Les défauts du jeu ont déjà été largement évoqués plus hauts, mais permettez donc que j'y revienne (et là on sent toute l'habileté mise dans cette tournure, rappel discret (ou pas) de celle plus haut et... rhââââ. Ahem.) Hormis les différents problèmes mineurs, concernant presque tous l'interface et sa gestion, GhostHunter Inc. a donc deux soucis majeurs : la faible variété ressentie de sa musique, et sa traduction. La VF n'est déjà pas aidée par la perte sans avertissement des voix. Voix qui sont au demeurant tout à fait correctes, hein. Je veux dire, on a pas affaire à Bethesda, mais on ne ressent pas particulièrement d'amateurisme dedans. Par contre, on ressent clairement le peu d'attention apportée à cette pierre angulaire qu'est la traduction. C'est... Ouais, en un mot, c'est immonde. C'est pas aussi infect que d'autres jeux indépendants, mais suffisamment pour donner envie de hurler : approximations, incohérences, raccourcis faciles, mot à mot, fautes d'orthographe et de grammaire, abréviations louches, tout y passe. Pas assez pour demander une refonte complète, mais... Euh... si, en fait. Pas de A à Z, mais elle aurait GRAND besoin d'un bon coup de balai et du passage d'un mec qui sait à peu près ce qu'il fait dans ce domaine (ressource rare, j'en conviens). Il s'agit - à nouveau - d'un bel exemple de méconnaissance de la chose par les développeurs/éditeurs. Bref, l'expérience se voit tronquée d'un élément relativement important (et pourtant c'eût été viable, des voix en anglais, puisque les phylactères en sont théoriquement la traduction). Ne reste ici que les mots, qui sont en prime bancals. De même, pour comble de l'ironie, le(s) traducteur(s) a pris grand soin de laisser les noms d'armes et d'entreprises en anglais (ce qui peut se justifier), mais ne s'est pas privé pour balancer allégrement une référence qui fait tache à La France a un Incroyable Talent. Ce qui enfonce le dernier clou du cercueil de cette œuvre inachevée et à tout le moins baroque. Voire. À acheter les yeux fermés donc, et à jouer en anglais de préférence.