Temps de jeu:
387 minutes
C'est difficile d'ignorer la réputation du jeu mais je trouve que c'est également compliqué de lui filer une note sous la moyenne (s'il fallait vraiment lui filer une note). Le mot "médiocre" est salement connoté mais Legendary verse plutôt dans le "bon" médiocre. Le souci général du jeu est qu'il essaie d'accomplir plein de choses en même temps, tant sur le plan ludique que graphique et ça ne fonctionne pas toujours.
Histoire d'évacuer les points négatifs rapidement et de justifier un peu plus en détail les raisons supposant ma recommandation, je me vois mal passer à côté d'une palette de mouvements franchement vomitive. Le personnage oscille entre des états où il est comme figé (notamment en essuyant des coups) et un genre de course frénétique à la Half-Life, le tout ne laissant pas une expérience super lisse en bout de chaîne. Mêlez à ça un champ de vision réduit de base et vous obtenez une bonne recette pour vos meilleures nausées. Franchement, ça faisait un moment que j'avais pas eu la tête aussi lourde après avoir joué à un jeu en vue subjective, c'est assez spécial.
Graphiquement, c'est un peu la même. C'est clairement pas affreux pour ce qui est des effets d'ambiance mais le jeu accusait déjà un petit retard lors de sa sortie sur ce plan et ça, c'est compliqué à comprendre quand on sait que c'est fait avec l'Unreal Engine 3. Cela semble vraiment se caler entre un FEAR 1 et sa suite par moments, avec des textures peu fines et des ombres un peu plus douces ceci dit. Le fait qu'on ait grosso modo accès à deux zones pour environ 6-8 styles de cartes n'aide pas vraiment, en particulier quand on fait face à une formule reposant beaucoup sur ses scripts. C'est très couloir, y a quelques "énigmes" histoire d'agrémenter le parcours mais vraiment rien qui figera qui que ce soit comme lorsque le personnage jouable se prend une gifle de lycan. Comptez 3-4 heures en ligne droite, cinématiques inclues. C'est court mais c'est pas non plus un vol dont les jeux City Interactive avaient le secret.
Les points positifs laissent le jeu se défendre malgré tout. Déjà parce que même s'il est évident que le jeu semble emprunter pas mal d'idée aux Half-Life et aux FEAR, il distille sa petite ambiance. C'est débile mais même si cette dernière ne prend jamais vraiment à cause d'une IA franchement moyenne, on peut pas non plus dire que le bestiaire est raté. Le seul truc que j'aurais à redire là-dessus est l'absence d'audace de la part des devs : le jeu aurait du s'orienter sur un format proche de la seconde partie d'un Far Cry 1, avec des impasses mexicaines. On sent bien que les IA mythologiques peuvent s'en prendre aux ennemis plus classiques mais c'est jamais mis en lumière. D'autant que le jeu va nous servir chaque modèle d'IA un par un. Y a clairement des zones qui auraient pu profiter de la variété du bestiaire pour laisser imaginer des combats contre plusieurs types de monstres. En résulte donc un jeu qui ne pose jamais vraiment de souci. C'est dommage parce que le dit bestiaire parle vraiment pour lui mais quand les soldats classiques semblent plus dangereux que l'argument stylistique de la galette, c'est qu'il y a clairement un souci, hitscanners ou pas hein.
Ludiquement parlant, ça se laisse jouer sans plus. Encore une fois, c'est plutôt le bestiaire qui va pousser à faire des choix entre les armes. On comprend mal d'ailleurs pourquoi le jeu nous force à n'en transporter que deux parmi les 6-8 dispos. Le rythme des affrontements s'en retrouve du coup au choix haché ou légèrement allongé et on ressort de sa partie légèrement déçu de ne pas avoir pu tout essayer contre tel ou tel type d'ennemis. En revanche, le coup du pouvoir plaide clairement pour le jeu : si c'est peu varié et pas super inventif, ce petit couteau suisse surnaturel va permettre de se soigner, d'effectuer des actions contextuelles contre certains ennemis, de compléter des objectifs, etc... Et le tout sans prendre le pas sur les armes, l'anima n'étant pas quelque chose d'offensif. On a donc affaire à une chouette symbiose, trop peu imaginative mais qui ne fait pas tâche.
Côté environnements, si la zone de New York est à mourir d'ennui, celle de Londes est franchement pas mauvaise et tire volontiers sur un mélange gothique/fantastique/bucolique assez à propos quand on songe au niveau de gore déployé par la mise en scène. C'est quand même con qu'il s'agisse de la partie la plus courte du jeu.
Nan, vraiment, le gros point négatif, c'est vraiment que la sauce ne parvient jamais à prendre. Le scénario ne parvient pas à impliquer le spectateur, la faute à un protagoniste silencieux qu'on nous fout quand même sous le nez lors de cinématiques franchement hideuses. De même, le jeu est franchement violent quoi qu'on puisse penser de certaines limitations techniques (on arrive jamais aux horreurs d'un Soldier of Fortune par exemple), ce qui dénote avec l'approche fantastique que le jeu semble vouloir prendre au sérieux. Devant certaines mises en scènes, on se demande donc si on a affaire à de l'horreur ou à de la comédie, sans que tout ça ne soit à un seul moment tranché.
Reste une expérience mal optimisée sur tous les plans mais qui reste dans le fond honnête. Si vous le voyez en soldes, n'hésitez pas mais ce serait criminel de dire qu'il ne vaut pas non plus ses 4-5 balles.
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