Temps de jeu:
618 minutes
Ad Infinitum est une approche incroyablement originale du traumatisme de guerre. À travers l'esprit et les yeux d'un très jeune officier allemand rescapé de la Première Guerre Mondiale sur le front occidentale, le joueur y reconstitue une histoire familiale pleine de tension au coeur du conflit. Au grès des rêves et des hallucinations de notre personnages, les paysages de champs de batailles mystérieusement vides se métamorphosent en des cauchemars peuplés de monstres difformes. Les notes trouvées sur le chemin ne sont plus seulement des témoignages de l'horreur de la Guerre, mais un dialogue avec le joueur et le protagoniste, partagé entre l'honneur de servir son pays et son besoin d'humanité. Un fil rouge se tend malgré tout à travers cet univers complètement décousu et ruiné : quelque part, parmi les gravas, au fond de la boue ou dans l'une des cachettes secrètes de la maison familiale, se cache la vérité sur notre frère miraculeusement épargné des balles et des obus lors d'un assaut meurtrier contre les lignes françaises.
Ad Infintum est un jeu à la première personne qui n'est pas sans rappeler un certain Silent Hill : les décors sont aussi bien des lieux formels (des tranchées, un champ de bataille, une maison) que des métaphores qui imagent l'esprit chaotique du personnage. Le jeu ce présente comme un véritable spectacle : le joueur y est rarement acteur, cantonnant la plupart du temps son champ d'action à marcher dans les trachées, ouvrir des placards, trouver des clés et déverrouiller des serrures. Les moments d'actions sont très rares dans le jeu, et heureusement car je les ai trouvé un poil trop classique : des monstres aveugles qui font un claquement singulier et qu'il faut éviter sans faire de bruit (si ça vous rappel un autre jeu, c'est qu'on est sur la même longueur d'onde), un monstre gigantesque qu'on ne peut esquiver qu'en se cachant dans des abris de tranchée, des créatures qui jouent à 1 2 3 SOLEIL avec lorsqu'elles ne sont plus éclairées... Bref je n'ai pas trouvé ces mécaniques hyper originales, ni le disign de monstres très poussé... Mais comme je disais à l'instant, ces phases d'actions qui manquent un peu d'ambitions sont largement camouflées par le travail FORMIDABLE d'environnement, qu'il soit visuel et sonore. Les lieux sont parfaitement logique d'un point de vue de la reconstitution historique : chacun d'eux est unique et va avec son lot de témoignages sous forme de notes trouvées par terre qui décrivent l'activité dans les tranchées. Et puis c'est BEAU ! On se perd dans les détails qui parfois racontent beaucoup de l'histoire du jeu. Il y a une forme de narration silencieuse dans ces décors qui impose franchement le respect. Je me suis surpris à m'émouvoir lorsque j'ai trouvé par hasard la plaque d'un des soldats à côté de son cadavre : le même nom qui signait jusque là les quelques notes que je dénichais.
Bref : je recommande. C'est un jeu qui se fini vite, qui raconte quelque chose de vraiment unique même s'il peut se montrer parfois déroutant.
PS :
1 - J'ai regardé après ce post les notes sur steam, qui sont plutôt mitigées... C'est un jeu à ambiance, et comme je le disais, les phases d'action ne sont pas pour le moins réussies. Ce n'est pas un jeu à mettre entre toutes les mains, notemment celles en recharche d'une aventure pleine d'exaltation : passée votre chemiin si c'est le cas
2 - j'ai joué au jeu sur un linux avec une RTX 3060 12Go de Vram en 4K et les performances n'étaient pas celles que j'espérais... En lisant les commentaires, il me semblait important de préciser que le jeu demande une config plutôt importante
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