Temps de jeu:
647 minutes
Hiveswap est un jeu "point and click" développé et édité par un studio à première vue énigmatique, What Pumpkin Games, souhaitant rendre hommage aux jeux d'aventure de la fin du second millénaire. L'une des raisons pourquoi ce jeu a explosé, c'est parce qu'on peut retrouver de grands noms dans les personnes qui ont développé ce jeu, avec notamment Toby Fox, le créateur du fameux Undertale et de sa soundtrack incroyable, et Andrew Hussie, le créateur de MSPaintAdventures et, bien sûr, de Homestuck.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, Homestuck est un webcomic totalisant plus de 8 000 pages (et ce sur plus de 8 ans) ayant amassé un fandom massif mais à très mauvaise réputation. Et c'est dans l'univers de Homestuck que le jeu se passe, ce qui là encore a beaucoup contribué au succès de ce jeu: après l'annonce du développement d'un jeu vidéo basé sur Homestuck sur Kickstarter en 2012, il n'aura fallu que 32 heures pour qu'Andrew atteigne son but de 700 000 dollars, et au bout d'un mois sa campagne aura amassé quasiment 2 500 000 dollars, soit trois fois plus que son but original, preuve du dévouement des fans du webcomic.
Malgré tout, il aura fallu un peu plus de cinq ans pour voir le premier acte de ce jeu sortir; en effet, à la manière des jeux de Telltale Games, l'histoire de ce jeu sera divisée en quatre actes, puis un autre jeu, nommé Hauntswitch, sortira et prendra le relais (d'après ce que j'ai compris). Le prix d'un acte étant actuellement de huit euros, on peut supposer que le jeu complet rassemblant les quatre actes sera au prix de 32 euros. Mais alors, est-ce que tout cela vaut vraiment le coup ?
Eh bien, tout d'abord, penchons-nous sur ce que le jeu a à nous offrir. Dans Hiveswap, ou du moins son premier acte, on incarne successivement Joey Claire, Jude Harley et Xefros Tritoh, le dernier étant un troll (oui, les fameux trolls de Homestuck) à l'instar des deux précédents personnages qui sont humains. Chaque personnage a une personnalité très précise (peut-être un peu moins Jude étant donné qu'on ne le joue que très peu comparé à ses deux congénères), nous rapprochant beaucoup d'eux.
L'histoire se passe au beau milieu des années 90, ce qui donnera lieu à de nombreuses références à son sujet, ainsi qu'au sujet de Homestuck: beaucoup d'éléments paraîteront assez flous aux yeux de ceux qui n'ont pas lu le webcomic (on peut citer le concept des lusus et des moirails, par exemple) tandis que les habitués de Homestuck sauront reconnaître des choses que les autres seraient incapables de distinguer (notamment les références aux cherubs ou le fait que la babysitter de Joey et de Jude est (sans doute) Roxy Lalonde de Homestuck). C'est sans doute l'une des choses qui peuvent repousser les nouveaux arrivants, mais rassurez-vous: même sans avoir lu le webcomic à la base de Hiveswap, il n'est pas nécessaire de l'avoir fait pour passer un bon moment.
Le jeu est un point and click: bien que cela puisse sembler assez ennuyant au premier abord, ce qui démarque Hiveswap c'est le fait qu'on peut utiliser (presque) n'importe quel objet de votre inventaire sur (presque) n'importe quoi, donnant lieu à des textes de narration plus intelligents et marrants les uns que les autres. Parce que oui, Andrew Hussie lui-même a été chargé de l'écriture des textes, donc si vous espériez trouver quelque chose très similaire à Homestuck, vous ne pouviez pas tomber mieux. Il y a quelques scènes de combat dans Hiveswap, mais elles ne consistent que à trouver quelle combinaison d'objets utiliser sur quel monstre; cela est malgré tout compensé par les textes cocasses s'affichant lors des tours, rendant une expérience ennuyante à la base très sympathique au final.
La difficulté n'est franchement pas un problème dans Hiveswap: le jeu vous aide lors des énigmes et s'assure que vous ne restiez pas bloqués car vous avez loupé un objet irrécupérable. Lors des combats, il est impossible de perdre: le game over est impossible dans cette partie (mais tout de même possible, même si très difficile à faire !), vous laissant le temps de tenter chaque item et chaque combinaison en paix.
Ma partie favorite est sans aucun doute la bande son. On nous a promis du Toby Fox, et on ne nous a pas déçu du tout, au point où je me suis senti obligé d'acheter la soundtrack à 8 euros pour soutenir le travail des compositeurs (oui, Toby Fox n'est pas le seul compositeur dans Hiveswap). Je n'ai pas grand chose à vous dire dessus, si ce n'est de bien profiter des musiques de Hiveswap ou, si vous ne comptez pas l'acheter, [strike]le cracker[/strike] écouter ses musiques sur YouTube. Les animations aussi sont très raffinées, mais là encore je ne peux pas vraiment tout vous décrire de manière précise: allez donc regarder les bandes annonces de Hiveswap où vous pourrez vous faire une meilleure idée de la qualité globale des animations et du dessin.
Il y a malheureusement un point qui est assez négatif: la durée de vie. En effet, malgré le fait qu'il m'aura fallu quelques cinq heures pour terminer le premier acte, le terminer en deux, voire une heure est possible. La rejouabilité ne compte que sur la multitude de combinaisons d'objets possibles dans et en dehors des batailles, et même avec ça, il sera difficile de continuer à éprouver beaucoup de plaisir à jouer à Hiveswap après une dizaine d'heures de jeu. Les mauvaises langues pourront dire que c'est très faible en citant le fait qu'il aura fallu attendre cinq ans pour la sortie du jeu, mais pour huit euros, je ne dirais pas que tout est gâché à cause de ça. Il y avait aussi quelques bugs à la sortie du jeu, notamment avec la résolution, mais après avoir joué à la nouvelle version, je pense que tous les bugs majeurs sont partis.
En conclusion, au même titre qu'Undertale, Hiveswap est un très bonne expérience si vous êtes à l'aise en anglais et si vous aimez la lecture. Il ne reste plus qu'à espérer que le second acte sort avant 2022 ! En l'attendant, lire Homestuck pourrait être une bonne idée si vous souhaitez comprendre la multitude de références à celui-ci éparpillés dans le jeu.
👍 : 15 |
😃 : 4