Temps de jeu:
547 minutes
Visual novel racontant la rencontre entre un jeune étudiant coréen et un robot à apparence féminine.
La firme K Robotics Co. Ltd est très réputée sur le plan international pour les modèles avancés d'androïdes qu'elle fabrique. Un jour, dans une décharge entièrement automatisée à proximité de l'usine, on trouve un prototype abandonné. Sur le point d'être détruit, on se décide de l'emporter avec soi et on le ramène à la maison.
[b]Points positifs :[/b]
[b]+++ la réalisation :[/b] Contrairement à beaucoup de titres du genre, [i]Lucy - L'Eternité qu'elle désirait[/i] est une oeuvre réalisée avec soin, visuellement agréable, avec une bonne mise en scène et une musique d'ambiance discrète. Plein de petits détails prouvent que les développeurs ont porté attention aux finitions pour créer quelque chose de personnalisé.
[b]++ après la fin :[/b] Attention, l'histoire principale continue après les crédits de fin et on peut aussi débloquer plusieurs bonus qui la prolonge également grâce à une série de manipulations. C'est con mais j'aime toujours l'effet que procure ce procédé pourtant simple.
Ne pas hésiter à consulter si nécessaire un guide pour réussir à tout visionner car ça en vaut la peine. Non seulement ce contenu additionnel m'a semblé de meilleure qualité que l'aventure principale, mais surtout c'est lui qui donne réellement du sens à l'ensemble.
[b]+ les thèmes abordés :[/b] Quelques questionnements pertinents autour de la place des machines, du statut des robots ou des capacités de l'intelligence artificielle. Malheureusement, ça n'apporte rien de vraiment nouveau à ces sujets ultra-classiques de la littérature SF, à l'image des 3 lois de la robotiques qui sont rappelées sans arrêt sans pour autant réellement les aborder.
[b]+ la VF :[/b] Existante depuis quelques semaines, la version française est toujours la bienvenue sur tous les jeux, d'autant plus que celle-ci semble globalement très correctement réalisée.
[b]Points négatifs :[/b]
[b]- - - les personnages caricaturaux :[/b] Le héros est un ado empoté, immature et mal à l'aise pour un rien. Terriblement gêné à la moindre émotion, c'est un puceau émoustillé par les courbes du robot. Il vit avec son père avec lequel il a de graves problèmes relationnels.
Lucy Valentine, le robot, a évidemment une apparence de jeune ado soumise portant un uniforme sexy.
Quant aux autres pnj, ils sont des stéréotypes peu intéressants reposant chacun sur un seul trait de caractère.
[b]- - le scénario :[/b] Malgré un début amenant quelques ingrédients permettant d'espérer une intrigue palpitante, l'histoire manque d'événements significatifs, de développement ou de rebondissements. Au-delà des thèmes évoqués précédemment, il y avait sans doute davantage à raconter sur cette intrusion de la technologie de pointe dans une famille qui lui est a priori hostile. J'aurais voulu qu'on approfondisse davantage pourquoi le père voit ce robot comme une menace et comment cette présence permet au contraire au jeune homme de bénéficier d'une présence réconfortante et d'un accès providentiel aux émotions. Malheureusement, le récit reste superficiel et comporte même quelques invraisemblances qui ruine toute possibilité d'immersion.
[b]- - la qualité de l'écriture :[/b] Je ne sais pas si c'est la faute de la traduction ou bien de l'auteur original mais le style littéraire est bien pauvre et souvent maladroit. Pas catastrophique non plus mais pas suffisamment bien écrit pour être réellement captivé.
[b]- - le manque de choix :[/b] Relativement peu de choix, aucun de véritablement impactant a priori (à part le dernier) et donc aucun intérêt à rejouer tout ou partie de l'aventure (à part pour découvrir les contenus de la section Extra).
Particulièrement regrettable de ne pas pouvoir personnaliser le héros dans ses choix et donc devoir subir un si pénible boulet.
[b]- trop long :[/b] La durée de 5h (sans compter les bonus) n'est justifiée ni par la richesse du scénario, l'intensité de l'action, l'attractivité du gameplay ou la qualité de la rédaction. Cette histoire pouvait être bouclée en 1 ou 2 heures en évitant l'inutile remplissage.
[b]- doublage incomplet :[/b] Seule Lucy est doublée, c'est dommage.
Je suis peut-être un peu dur dans ma critique car voilà néanmoins une [i]visual novel[/i] qui saura malgré tout plaire aux vrais amateurs du genre.
Les sujets évoqués sont pertinents mais comme je suis familier des oeuvres de science-fiction et je suis probablement plus exigent que la moyenne quand on aborde certains thèmes traditionnels.
Je ne suis de plus pas très sensible aux codes des productions asiatiques qui me font apparaître la plupart des personnages comme excessivement mièvres et agaçants.
Prenez vraiment la peine de débloquer tout le contenu additionnel (et tous les succès), ça en vaut pour une fois réellement la peine pour apprécier le récit à sa juste valeur.
J'accorde donc malgré tous ces bémols le pouce bleu.
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