Temps de jeu:
133 minutes
[quote][b]Nouveau coup de maître pour le studio Kotake Create qui confirme avec ce chef-d’œuvre d’horreur liminale, son statut de pionnier incontesté du jeu d’anomalies ![/b][/quote]
[i]Depuis quelques années, les jeux explorant les espaces liminaux connaissent un essor particulier, suscitant une fascination chez les joueurs en quête d’expériences immersives et étranges. Parmi ces œuvres, Exit 8, développé par Kotake Create, a marqué les esprits avec son ambiance oppressante et son concept ingénieux, plongeant les joueurs dans un couloir de métro où chaque anomalie révélait une distorsion subtile de la réalité. Aujourd’hui, le studio revient avec Platform 8 ! En reprenant les codes qui ont fait le succès de son prédécesseur, Platform 8 renouvelle une fois de plus le genre et pousse encore plus loin l’expérimentation et l’angoisse d’un monde qui bascule imperceptiblement dans l’étrange.[/i]
[h1]Terriblement efficace[/h1]
À première vue, le jeu se présente comme un simple simulateur de marche dans un train en mouvement. Pas de combats, pas d’énigmes complexes, pas de mécaniques de jeu traditionnelles. Pourtant, cette simplicité est la clé de son efficacité ! Le joueur est enfermé dans une rame de métro qui roule sans fin, et son objectif est d’identifier des anomalies dans l’environnement pour espérer en sortir. Cela peut sembler minimaliste, mais c’est précisément cette approche dépouillée qui rend le jeu si fascinant.
Dès les premières minutes, une atmosphère pesante s’installe. Le décor est familier : un train de métro japonais classique, avec ses sièges bien alignés, ses affiches publicitaires et son éclairage blafard. Pourtant, très vite, quelque chose cloche. Une porte qui ne devrait pas être là, un reflet qui ne correspond pas, un passager qui disparaît lorsque l’on détourne les yeux… À mesure que l’on progresse, ces anomalies deviennent de plus en plus troublantes, installant un malaise diffus.
[h1]Une immersion sensorielle saisissante[/h1]
Si Platform 8 fonctionne si bien, c’est grâce à son ambiance sonore et visuelle d’une maîtrise exceptionnelle. L’esthétique du jeu repose sur un réalisme froid, inspiré directement du métro japonais. Chaque texture, chaque détail est conçu pour ressembler à s’y méprendre à un véritable train, renforçant l’illusion d’une réalité tangible. Mais c’est lorsque cette normalité se fissure que le malaise s’installe.
L’aspect sonore joue un rôle fondamental dans cette immersion. Le bourdonnement régulier du train, le frottement des roues sur les rails, les annonces automatiques impersonnelles… tout est conçu pour être à la fois réaliste et étrangement oppressant. Et puis, soudain, un son anormal vient troubler cette monotonie : un murmure, un grésillement, un bruit de pas alors que l’on est seul. Ce travail sonore minutieux, combiné à un level design ingénieux, fait de Platform 8 une expérience sensorielle unique.
[h1]Un genre renouvelé[/h1]
Comme dans Exit 8, la progression du joueur repose sur son observation et son intuition. Rien n’est clairement expliqué, et c’est à lui de comprendre les règles du jeu en prêtant attention aux moindres détails. Contrairement à d’autres jeux du genre, les anomalies ne sont pas particulièrement subtiles ou difficiles à repérer. Au contraire, elles sautent souvent aux yeux : un passager figé dans une posture étrange, une affiche publicitaire qui change sous nos yeux, une porte qui mène soudainement à un endroit improbable.
Le véritable défi ne réside pas dans leur identification. Il faut comprendre comment réagir à chacune d’elles pour progresser. Chaque wagon devient une énigme en soi, obligeant le joueur à expérimenter, à tester des actions parfois contre-intuitives pour déclencher un changement et espérer avancer. Cette mécanique transforme le jeu en une sorte de labyrinthe mental, où l’on oscille entre la peur et la fascination, cherchant désespérément la bonne façon de briser la boucle.
[h1]La peur du quotidien[/h1]
Ce qui rend le titre si marquant, c’est sa capacité à transformer un lieu banal en un espace cauchemardesque. Tout comme Exit 8 nous faisait redouter un simple couloir de métro, Platform 8 nous donne une toute nouvelle perception du train. Cette approche rappelle les meilleures œuvres du genre "horreur liminale", où la peur ne vient pas d’un monstre ou d’une menace explicite, mais de la distorsion de notre propre réalité.
Ce type d’horreur psychologique fonctionne particulièrement bien car il joue sur des éléments familiers. Nous avons tous déjà pris un métro tard le soir, dans une rame presque vide, ressentant ce léger malaise face à une ambiance silencieuse et impersonnelle. Platform 8 exploite cette sensation pour la pousser à son paroxysme, rendant l’angoisse presque palpable.
🔗 Kotake Create signe ici une œuvre magistrale qui transcende le simple concept de « simulateur de marche » ou de jeu d’anomalies pour en faire une véritable expérience sensorielle et émotionnelle. En s’appuyant sur une ambiance immersive, un design sonore subtil et une montée en tension parfaitement maîtrisée, le jeu parvient à captiver et à troubler profondément.
Simple dans son concept, mais redoutablement efficace dans son exécution, Platform 8 prouve une fois de plus que la peur ne réside pas toujours dans les créatures effrayantes ou les jumpscares. Parfois, il suffit d’un train qui ne s’arrête jamais, d’un reflet qui ne correspond pas… et de l’impression troublante que l’on n’est pas aussi seul qu’on le pense.
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