Temps de jeu:
422 minutes
[h1]De Nadir, se dégage une atmosphère particulière, soutenue par une direction artistique qui ne manque pas de caractère. Par contre, en maîtriser les mécaniques est ardu, un titre destiné aux joueurs confirmés.[/h1]
Nadir est voué à croupir injustement dans les oubliettes vidéo-ludiques. Digérant l'échec d'une campagne participative infructueuse, l'attention d'un éditeur fut toutefois attirée, sauvant le projet du naufrage. Les roguelikes en mode deck-building proliférant, s'extirper du bourbier s'avère compliqué. Les meilleurs ne percent forcément la coquille de l'anonymat pour émerger tels des poussins hirsutes.
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Pourtant, Nadir affiche une palette étoffée d'atouts qui devrait lui permettre de tirer son épingle du jeu.
Une direction artistique démente et inspirante, sortant des sentiers battus, le gratifie d'une identité propre; tandis que ses musiques oscillent entre l'épique et le ténébreux. Si le cheminement se veut conventionnel dans le fond, il se distingue malicieusement par sa forme métaphorique.
Les sept péchés capitaux en toile de fond, le titre nous confie le sort de personnages historiques déchus (Jeanne d'Arc, Vlad l'Empaleur ou Hernán Cortés). Expiant et décharnés, ces derniers s'enfoncent dans les neufs cercles de l'Enfer, zones circulaires concentriques et superposées, pour y défier des démons. Les développeurs ont puisé une part de leur inspiration dans la Divine Comédie de Dante. En astronomie, nadir incarne le point du ciel à la verticale de l'observateur, vers le bas, en opposition au zénith. Le jeu ne lésine pas avec les références, scellant la promesse d'une plongée dans des abysses aussi lugubres qu’insondables.
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Les modalités des confrontations se présentent innovantes, sachant que renouveler la formule, rongée jusqu'à l'os, se décline en défi ardu.
Votre main est composée de trois cartes, scindées en deux horizontalement, proposant une partie rouge ainsi qu'une bleue. Les démons en détiennent également trois mais monochromes. Si vous intentez une action liée à la moitié rouge de votre carte, cibler une carte adverse correspondant à cette couleur sera imposé.
Chacune de vos cartes possède une valeur oscillant entre un et trois. En contrepartie, celle de votre adversaire dispose d'autant de cercles vides que vous remplirez quand vous jouerez, en fonction de la valeur des vôtres. Une fois le ou les cercles pleins, la carte ennemie s'activera, déclenchant une riposte ou le gratifiant d'un avantage. La carte adverse changera de couleur une fois utilisée.
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Bien entendu, d'autres subtilités se superposent à cette trame. Par exemple, il est possible de renouveler l'intégralité de sa main au prix d'un atout attribué à votre adversaire. Je vous épargnerai la liste exhaustive de toutes les subtilités.
A l'instar de Darkest Dungeon, les ressources collectées, au cours de votre périple, vous permettront d'ériger différents bâtiments, allouant des avantages, offrant l'accès à nouveaux personnages ou étoffant le bestiaire, entre autres. Des cartes pourront être assemblées ou recombinées pour épouser votre stratégie.
Traduit en français (même s'il arrive que des lignes persistent en anglais), souiller votre âme vous coûtera vingt euros ou quatorze en promotion. Rien d'incongru quand il s'agit de tirer la queue du diable, d'autant que Nadir nous démontre qu'innover et se démarquer est encore possible.
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