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🔹 LE « VILAIN PETIT CANARD DE LA LICENCE » ?
FINAL FANTASY VIII a la lourde tâche de passé après le succès commercial & critique qu’a été son prédécesseur. Ainsi, rien d’étonnant que sur ses épaules reposent l’ambition d’aller plus loin, de rêver plus haut...
En lançant une « Nouvelle Partie », ce qui m’a immédiatement séduit a été la mise en scène plus endiablée, ainsi que des graphismes améliorés poussant davantage les capacités de la PlayStation jusqu’à avoir des personnages aux proportions plus réalistes dans de beaux décors précalculés, sublimant un univers contemporain poussant le côté science-fictionnel plus loin encore que FINAL FANTASY VII.
Le sel de cet épisode repose principalement sur l’importance de la magie, avec le choix de la lancée sur les adversaires en la puisant directement chez l’ennemi, ou en la stockant dans notre réserve personnelle après l’avoir volée à ce dernier. De prime abord, ce fonctionnement n’est pas très clair selon moi, la faute à des tutoriels manquant un peu de clarté. Puis, on remarque que c’est tout le fonctionnement de ce système qui est bancal. Mais c’est pourtant simple : plus vous emmagasiner de la magie (en la créant via des capacités spéciales, en la puisant dans des sources de magies trouvables un peu partout à travers le monde, ou encore en la stockant comme précédemment expliquer), plus vos héros augmentent leurs caractéristiques (Attaque, Défense, etc.) & deviennent plus puissants. Mais ceci, à condition d’avoir associé les bonnes magies aux bonnes caractéristiques ! Cependant... après quelques essais & un réel investissement à la comprendre, on se rend compte que la proposition est assez intéressante, l’importance de la magie se montrant en fin de compte particulièrement maligne.
Plus besoin, également, de points de magie pour pouvoir invoquer de puissantes entités. Cette fois, elles ont aussi des HP, & tant qu’elles en ont, il est possible de les convoquer durant les batailles. Elles peuvent aussi apprendre des capacités grâce à des points de compétence (PDC) que l’on reçoit en récompense des combats. Ces compétences permettent d'augmenter la puissance des « G-Forces » (le nom donné aux invocations de cet épisode) & d’augmenter les caractéristiques des personnages, mais aussi d’utiliser de nouvelles techniques.
Peu à peu, en me laissant porter par l’histoire, j’ai réalisé que la mise en scène cinématographique que je qualifiais tantôt de « plus endiablée » allait beaucoup plus loin que ce que proposait FFVII. Ici, celle-ci se montre plus osée & rythmée, apportant un véritable dynamise à plusieurs séquences narratives épiques, accentuées par des cinématiques dans lesquelles les personnages en 3D sont parfaitement incrustés, les rendant toujours jouables alors que les séquences continuent de se jouer en arrière-plan !
FINAL FANTASY VIII propose un scénario empreint de magie ainsi que de romantisme, rendant cet opus plutôt unique. On nous propose deux équipes de protagonistes aux destinées qui semblent se chevauchées... Mon regard sur les principaux personnages formant le groupe de héros a été en premier lieu plutôt négatif. Ceci, à cause de protagonistes adolescents qui ne m’ont pas convaincu de par leur caractère, leur comportement, ni même leur personnalité (j’ai trouvé que certains pouvaient être froids, immatures, irascibles, irresponsables, etc.), vis-à-vis des enjeux de l’intrigue. Quistis est la seule qui m’a semblé avoir assez de caractère, de maturité & de recul pour porter le poids de la situation générale sur les épaules ! Cependant, j’ai trouvé que le trio formé par la seconde équipe fonctionne plutôt bien, car on ressent l’alchimie & la complicité entres les trois compagnons d’armes, leurs aventures parfois teintées d’humour & de légèreté, qui m’a beaucoup plus.
Puis... le second acte (le CD2) se présente soudain comme plus mature dans ses enjeux, ainsi que dans sa narration. Mais aussi plus épique ! D’ailleurs, c’est le cas depuis le dernier chapitre du premier acte (premier CD). L’ensemble des principaux personnages m’a beaucoup moins séduit que ceux de FFVII, mais, au final, il faut reconnaître que leur psyché devient peu à peu intéressante, faisant d’eux des protagonistes peu à peu attachants ! Également, des révélations importantes commencent à émerger dans ce second acte, apportant une profondeur insoupçonnée à l’histoire qui ne cessera de nous surprendre jusqu'à son dernier acte. Celle-ci nous entraîne gentiment, jusqu’à avoir ce sentiment de ne plus avoir envie de lâcher la manette, malgré quelques révélations qui manquent parfois d’émotions & de sentiments.
Toute cette intrigue est accompagnée par une OST incroyable, qui doit sa célébrité à deux morceaux : « Liberi Fatali », ainsi que le morceau pop « Eyes on me », le thème musical principal (que je n’aime décidément pas), interprété par la chanteuse chinoise Faye Wong.
Cependant... avouons que cette version « remastered » manque très clairement d'ambition & d'envie. Une proposition faignante, selon moi. Car offrir un modèle 3D de personnage & de certains PNJ (certes très beau) plus lisse ne suffit pas à une version remastérisée, lorsqu’on fait le choix de délaisser tout ce qui aurait également mériter un soin particulier, comme : une amélioration graphique générale en HD (arrière-plans, cartes du monde, plus de PNJ retravaillés, etc.), une amélioration des couleurs, des effets visuels & des ombres, mais aussi des cinématiques en 30 images par seconde au lieu de 15 d’origine, de même que pour la fluidité d’images générale qui aurait pu passer en 60 ips, un passage d’écran en format 16 : 9 aurait également été très appréciable, tout comme une possibilité de contrôle analogique de la caméra sur la carte du monde (la caméra actuelle étant, selon moi, très agaçante), etc. Ce « remaster » ne se contentant que de maigres options de personnalisation & de difficultés supplémentaires (dont certaines options désactivent l’obtention des succès).
Finalement, FINAL FANTASY VIII réussit, de mon point de vue, le pari d’être un digne successeur à la série. C’est un opus qui a beaucoup à offrir malgré quelques idées bancales. & à mes yeux, FFVIII est bien meilleur que son ainé de par sa volonté d’offrir des cinématiques plus belles, une mise en scène plus dingue, ainsi qu’un univers qui va plus loin dans sa proposition. FFVIII est une réussite, & malgré cette version « remastered » décevante, si vous parvenez à passer au-dessus de cela, vous serez alors acteur / actrice d’une très chouette expérience vidéoludique.
🍃 CÆLI
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