Temps de jeu:
2410 minutes
Étant fan des Hack & Slash de Vanillaware, ce titre (qui à priori s'en inspire ouvertement) m'a immédiatement attirée, mais le concept est ici très différent des excellents jeux du studio précité.
Pour commencer par le début, j'ai trouvé le 1er contact désagréable, du fait que l’assignation inhabituelle du bouton "X" pour valider et du bouton "A" pour annuler est très déconcertante au début (et non réassignable). De plus, si d'autres périphériques sont branchés (en l'occurence un Tartarus Razer), ils causent chez moi un conflit qui imprime une direction permanente, rendant la navigation et le jeu impossible jusqu'à ce qu'on comprenne d'où vient le problème et qu'on les débranche.
Ensuite, j'avais pas fait gaffe, mais il est effectivement signalé sur la page du magasin que le support manette n'est que "partiel", le pad ne gèrant pas l'intégralité des menus malgré l'icône de "main" qui apparaît pour éventuellement utiliser l’analogique droit comme une souris - une vraie souris est donc quasiment obligatoire en complément de la manette.
3e surprise TRÈS désagréable : 3 persos sur les 6 sont en DLC à 4€ l’unité! Soit une facture de 12€ de plus si vous voulez le jeu intégral!
Je trouve ça particulièrement répugnant dans la mesure où le trailer du jeu sur la page du magasin semble indiquer fallacieusement que tous les personnages sont inclus.
Une fois en jeu, on découvre un gameplay hyper minimaliste façon "clicker" pour tablette, qui les premieres heures frise le médiocre : Une seule et unique touche d’attaque à spammer, toutes les autres touches étant assignées à des attaques spéciales à cooldown, (sachant qu'au début il y en a PEU).
Aucun vrai combo de boutons, ni manip particulière genre "quart de cercle" : les coups spéciaux sortent ici juste en appuyant sur le bouton qu'on leur a assigné.
Le but est de défaire des vagues successives d'ennemis en parcourant des niveaux en couloirs qui généralement se terminent par un Boss. Ni exploration, Ni level design, et zéro cuisse de poulet dans les tonneaux.
Concrètement, l'expérience de jeu "active" est donc extrêmement pauvre, très loin d'un vrai Hack & Slash, et on a vraiment l'impression d'un gameplay de MMO façon GuildWars transposé en 2D...
Lorsqu'un ennemi attaque, la zone ou il va faire ses dégâts est indiquée au sol en rouge, et il suffit donc d'en sortir ou de le neutraliser avant sa frappe. Techniquement, le jeu se résume à se placer afin de réunir le groupe d'ennemis en "tas" pour balancer un spécial tout en évitant leurs attaques.
Les cooldowns sont relativement courts, consommant une barre de mana qui régénère très rapidement (tout comme la barre de vie).
Lorsqu'on tombe (très rarement sur les 2 premiers tiers du mode story) sur un petit mur de difficulté pour finir en rang "S", c'est qu'il est temps de s’essayer au multi.
Chez moi, le online n’a pas fonctionné pendant deux jours suivant l'achat du jeu.
Á présent, plus de problème de connexion - malgré un petit message d'erreur de temps en temps, ou une connexion impossible certains soirs entiers.
Les problèmes de stabilité ne sont donc pas réglés définitivement, et ressurgissent encore de temps à autres pour des périodes plus ou moins longues.
C'est d'autant plus regrettable que le oniline est quasiment un passage obligatoire pour débloquer certains objets clés (runes + une monnaie spéciale pour le store, les mascottes, ainsi qu'un paquet de cosmétiques classes etc)… Si comme moi vous détestez jouer en multi, il est possible de passer par un serveur privé ("Create Dungeon"), permettant également à un ami qui a le jeu de rejoindre en lui donnant le numéro du serveur. Il aurait été plus simple et plus cool de rester connectés à ses amis via steam, plutôt que de devoir à chaque fois rentrer le numéro de la room, mais bon...
Ce forcing obligeant à jouer online m'agace pas mal, mais même le multi avec des random est supportable ici : il n'y a pas de friendly-fire, c'est uniquement coop, les échanges sont réduits au minimum avec des sentences prédéfinies (généralement rien de plus que "Hello" & "Let's Go"), si bien qu'on se croirait quasiment avec des bots, et c'est donc pas trop gênant pour les asociaux profonds dont je fais partie.
Les autres joueurs étant généralement là eux aussi pour grinder un des loots proposés par l'épreuve, plus on est nombreux, plus ça va vite (on passe parfois plus de temps à attendre au HUB qu'à jouer concrètement : à 3 ou 4 hauts levels, on atomise certains boss en moins de 10 secondes - sachant que les cheaters sont légion).
J'ai rapidement décroché du scénario plutôt insipide, (pas de trad française, et ce n’est de toute façon qu’un vernis dispensable).
Malgré la désillusion brutale d'être bien loin d'un vrai Hack & Slash, je m’étonne moi-même de passer autant de temps sur ce pur jeu de grind au gameplay paresseux mais étrangement hypnotisant.
Le fait qu’il soit permissif, et qu’il ne demande strictement aucune vigilance ni aucun réel effort s'avère étonnamment relaxant.
Le côté RPG est classique mais fonctionnel, fourni, et bien foutu : chaque montée de niveau améliore vos stats, et débloque diverses mécaniques qui réhaussent bien l'intérêt à terme : de nouvelles attaques spéciales à assigner, et auxquelles on pourra ajouter des runes gagnées exclusivement en multi (afin par exemple d’en diminuer le cooldown ou profiter d'un léger soin à chaque déclenchement de l’aptitude.)
Le forgeron permet de booster le niveau de vos loots (qui ont un niveau & un rang), grâce à des matériaux de diverses qualités gagnés en jeu, ou en recyclant du "mauvais" matos par exemple. Et leurs stats permettent d'élaborer divers "builds". (L’inventaire est apparemment limité mais extensible – en payant 10 pièces le slot en monnaie du jeu…)
De la même façon, il est possible "d’infuser" les pièces de matos avec des matériaux lootés sur les boss, sachant que plus vous porterez de pièces infusées du même pouvoir, plus c’est avantageux.
(À partir de 4 pièces portées, on hérite d’un pouvoir du boss qui ne consomme aucun mana, et en portant le set complet, la puissance de ce pouvoir augmente de 70%... ce qui est assez intéressant). On note également la possibilité de combiner des matériaux rares pour obtenir de nouveaux objets avec des pouvoirs spéciaux.
La mécanique d'infusion étant assez onéreuse, il est plus rentable de n'infuser que le matos de niveau max (lvl.50).
Pour moi, le gros point fort du jeu c'est son esthétique absolument splendide, malgré cette morphologie typique des jeux Vanillaware où les hommes ont des épaules aux proportions difformes, et les femmes des nichons gonflés à l'hélium que la moindre brise anime d'un mouvement insolite… Mais vraiment pas de quoi s’offusquer au point d’afficher le "sexual content" pourtant présent dans les tags du jeu.
Les cosmétiques sont très nombreux, soignés et variés (l'aspect "fashion" est d'ailleurs omniprésent, proposant finalement de jouer à la Barbie avec son avatar). Les ennemis et les décors bénéficient eux aussi d'une belle diversité colorée, et c’est finalement une des choses que j’attendais principalement de ce titre.
Donc malgré son gameplay un peu insipide et axé sur le grind outrancier et la collectionnite de skins, je me surprend à y retourner et à finalement bien apprécier ces sessions de jeu machinales et fainéantes, qui n’exigent ni talent, ni concentration : le jeu est agréablement reposant, et du fait que les niveaux sont courts, Dragon Spear fait partie des jeux qu'on peut lancer pour "meubler" agréablement même de très courts instants.
Dans la mesure ou je m'y amuse sincèrement, et que (soldé) il m'a coûté un prix de 8€ que j'estime très honnête vu le temps que j'y passe, l'éval sera naturellement positive malgré les quelques soucis plus ou moins gênants énumérés ci-dessus.
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