Temps de jeu:
9231 minutes
[h1]Qui se ressemble se désassemble.[/h1]
[i]Amateurs de puzzles minimalistes, votre attention je vous prie, voici une authentique pépite dans le genre, un véritable coup de coeur pour moi ![/i]
Il y a des jeux qui mettent en avant des graphismes prodigieux qui ne sont que cache-misère pour un gameplay rebutant, une originalité de degré zéro ou une créativité proche du néant. Le plaisir ludique étant absent et les émotions inexistantes, les joueurs en sont alors réduit à chasser des succès futiles dans la vaine illusion que le 100% leur apportera peut-être un semblant de satisfaction pour rentabiliser leur achat.
Ou il y a les développeurs qui adoptent au contraire un style minimaliste dont les traits griffonnés d'une main malhabile ou le low poly approximatif révèlent surtout les limites de leurs compétences ou leur souci de surtout rentabiliser une oeuvre quelconque en s'y investissant le moins possible avant de la mettre en vente au meilleur prix.
Et il y a [i]Dissembler[/i] et ses carrés multicolores.
C'est la couverture en patchwork qui évoque la douceur de la petite enfance, dont chaque motif mystérieux est comme la découverte d'un nouveau continent, la compagne des hivers rigoureux blotti près du poêle ou de chagrin dramatique provoqué par l'effroyable perte du joli caillou ramené de la rivière ou du cruel refus parental opposé à une irrépressible envie aussi soudaine que passagère, celle qui deviendra tour à tour tente de Bédouins offrant leur chaleureuse hospitalité lors d'une éprouvante expédition dans le désert, puis château féerique où le téméraire chevalier qui aimerait bien retourner dans le cerisier poursuivre son festin se voit convoqué par le seigneur local qui cherche à marier sa fille portant un ridicule tutu rose plein de taches de confiture, ou encore grotte dont les ténèbres ne s'explorent qu'en rampant dans l'espoir d'apercevoir grâce à la vieille torche électrique trouvée à la cave la descendance du yéti, un trésor de pirates ou un portail vers un monde parallèle où le chocolat serait disponible en abondance pour tout aventurier méritant.
Sombrant moi-même dans une interminable évaluation alambiquée évoquant des notions inutilement compliquées, les mots se bousculent dans ma tête pour décrire la simplicité de l'apparence et du concept associée à la générosité du contenu et du plaisir offert.
Le design est le gameplay. Et le gameplay est le design. Difficile d’imaginer ce jeu autrement. Rien à enlever, rien à ajouter.
[i]Dissembler[/i], c’est le jeu parfait.
[b]La Direction Artistique magistrale : 10/10[/b]
Compositions visuelles délicates et élégantes au style épuré. Sens esthétique où la beauté le dispute à la grâce. C'est sûr, on est loin des sommaires graphismes qui se contentent juste d'être jolis ou mignons.
La musique, accompagnement sonore discrètement zen, a la mérite d'éviter l'envahissant style ascenseur pourtant si répandu. Les bruitages s'associent parfaitement au style graphique et s'accordent remarquablement à l'ambiance pour servir astucieusement le gameplay. Le grincement provoqué par la manipulation des pièces est l'âme de ce jeu, il vous accompagnera autant dans vos hésitations qu'il vous félicitera pour vos succès.
[b]La simplicité du concept : 10/10[/b]
Intervertir deux tuiles adjacentes.
Rassembler celles qui sont de même couleur.
Obtenir des zones de minimum 3 tuiles car il faut à chaque coup en éliminer au moins une.
Sinon le mouvement n’est simplement pas accepté.
Une tuile isolée et c'est perdu, toutes les tuiles éliminées et le niveau est réussi.
[b]Une question d'observation et de logique : 10/10[/b]
Les puzzles sont vraiment bons et stimulants.
Il faut anticiper, repérer les tuiles qu'on doit manipuler, planifier l’ordre dans lequel on va les réunir, éviter d’en isoler ne serait-ce qu'une seule d'entre-elles.
[b]Un jeu accessible à tous : 10/10[/b]
Avec un minimum de bon sens, on comprend toujours rapidement quels sont les premiers coups à jouer. Le défi semble ainsi toujours accessible, le jeu ne cherche en tout cas jamais à décourager le joueur.
Beaucoup de niveaux sont simples et rapides mais d'autres sont immanquablement plus astucieux. Il faudra parfois faire preuve d'un minimum de réflexion (ou de persévérance) pour trouver par exemple comment faire traverser une tuile à travers tout l'écran
Heureusement, il est toujours facile d'annuler autant de coups qu’on veut. C'est vraiment très agréable pour expérimenter, voire même seulement pour esquisser une action, pour tester une idée et visualiser le résultat grâce à une jolie animation de la rotation de la tuile qui pivote. C'est ce qui permet de rester dans une ambiance légère et non se prendre la tête dans une atmosphère lugubre, stressante et décourageante.
D'autre part, on peut toujours sauter le niveau dans lequel on bloque et y revenir n’importe quand (on peut même tout débloquer d’un coup dans le Menu Options si on a envie de bénéficier d'une liberté totale dans la progression).
De plus, les niveaux entamés restent dans l’état dans lequel on les laisse quand on les quitte, évitant de devoir recommencer à zéro après une pause.
C'est sans doute un des rares jeux de réflexion capable de dissuader les débutants ou les joueurs les moins perspicaces de se précipiter à consulter une soluce complète pour réussir à avancer.
[b]Le renouvellement du gameplay : 9,5/10[/b]
Si le jeu est rapidement moins facile qu'il en a l'air a priori, c'est parce que son gameplay est de plus en plus élaboré.
D'abord toutes de couleur unie, certaines tuiles possèdent ensuite des couleurs imbriquées en carré (qu'il faut donc considérer successivement de couleurs différentes, de l’extérieur vers l’intérieur) ; quelques paires sont à former avec des tuiles spécifiques ; on rencontre des tuiles fixes qui ne peuvent pas être déplacées ; apparaissent des tuiles reliées entre-elles qui effectuent le même déplacement.
L'introduction de quelques éléments moins pertinents, avec lesquels les développeurs n'insistent heureusement pas, rendent quelques niveaux, qu’on peut résoudre en un ou deux coups, moins convaincants.
[b]La richesse inépuisable du contenu : 10/10[/b]
D'abord, plus de 150 niveaux à la difficulté progressive.
Ensuite, un Mode Infini, disponible en 2 mode de difficulté, qui va ravir les amateurs de scoring compétitif, pour réaliser son meilleur score et se comparer aux joueurs du monde entier.
Enfin, des défis quotidiens inédits composés de 6 énigmes pour prolonger encore le plaisir du jeu (ne sont cependant affichés qu'uniquement les 5 derniers défis). Les solutions des 4 jours précédents sont disponibles si nécessaire et révèlent un coup à la fois, ce qui est un bon entraînement pour les débutants.
La rejouabilité de [i]Dissembler[/i] est en réalité infinie, contrairement à d'autres jeux qui ont certes des niveaux attractifs mais limités et faciles qu'on ne va jamais refaire deux fois.
[b]La solution anti-stress : 10/10[/b]
Relaxant, apaisant, amusant, méditatif.
Un jeu qu'on aime prendre le temps de savourer, sans enchaîner trop de niveaux trop rapidement pour conserver le plaisir d'avoir encore la perspective d'en refaire le lendemain, pour revivre toujours la satisfaction de réussir un défi supplémentaire, pour prolonger le moment agréable.
Typiquement le jeu qu'il est sympa de laisser installé dans un coin pour rejouer régulièrement pour un ou deux niveaux ou résoudre le défi quotidien. Ou de l'ouvrir en mode fenêtré dans un coin pour nous accompagner durant une autre tâche ou nous distraire le temps d'une pause.
Ce jeu est fait pour vous.
[i]Dissembler[/i] vous attend.
Votre vie va enfin devenir incomparablement meilleure.
En fait, je pense que ce jeu est tellement bien qu'il doit être capable de régler la question du réchauffement climatique, de la faim dans le monde et apporter durablement la paix entre tous les peuples.
Aujourd'hui encore, je continue de débuter chaque journée par le défi quotidien proposé par le jeu.
👍 : 9 |
😃 : 1