Temps de jeu:
417 minutes
L’autre jour, La Loutre m’a gracieusement offert : Peace, Death !, un petit jeu indépendant reprenant les codes de Papers Please mais où l’on incarne la mort. J’ai trouvé que son cadeau tombait à pic étant donné que je viens de me terminer Hitman. Après avoir distribué la mort avec l’Agent 47, voici venu le temps pour moi d’accueillir tout ce petit monde aux portes des enfers. Manque de bol, je n’ai pas lancé le bon jeu !
Une ludothèque Steam surchargée, une thématique presque identique, et surtout leurs titres qui sont quasiment les mêmes... L’erreur peut arriver à n’importe qui ! Mais tout n’est pas si noir, car si je m’attarde dessus au point d’en écrire une critique, c’est que, finalement, je me suis plutôt bien amusé dessus.
Par contre ce n’est pas encore cette fois-ci que je vais me la couler douce confortablement assis à l’accueil des limbes. Dans Death Coming, il va être question de provoquer la mort en masse. Heureusement, comparé à Hitman, l’exercice va se révéler tout de même moins complexe.
Après nous avoir accueilli par un menu à gros pixels, nous démarrons la partie à la mort de notre personnage. Celui-ci se fait accoster par la grande faucheuse qui a l’air fermement décidée à nous initier au métier de faucheur d’âmes. Notre objectif sera d’en collecter un maximum, voire même l’intégralité des sept tableaux dont est constitué le titre. Pour quelle raison me demanderez-vous ?
Eh bien car La Mort semble être une adepte de scoring. Éradiquer toutes vies de chaque niveau ne vous apportera qu’une place dans le classement mondial, en plus d’une coupe en or. Faible consolation lorsqu'on se rend compte qu’en ayant fait le job le plus efficacement possible, on atteint à peine la 54427ème place du classement.
Après tout, le plus important n’est pas sa position, c’est surtout le sentiment de satisfaction du travail bien fait lorsque l’on réussi à dépeupler entièrement une carte.
[h1]Death-tination Finale[/h1]
Pour mener à bien votre mission, ne vous attendez pas à faire usage de votre faux. Seule votre souris et vos méninges seront mis à contribution, étant donné que votre unique moyen d’interaction sera de provoquer des accidents. Le titre adopte une vue isométrique en pixel art. Plutôt cradingue en zoomant au maximum, mais mignonnette en prenant de la distance. Pour les connaisseurs : la patte graphique me fait penser à un mix entre Dofus et Habbo (le MMORPG second life du milieu des années 2000 ; on me dit dans l’oreillette qu’il est toujours vivant).
C’est à partir de ce point de vue omniscient que nous ferons s’effondrer des lampadaires / panneaux de pub / machins en équilibre, et autres joyeusetés sur la tête de nos victimes. Entre trente et cinquante pièges aussi fourbes les uns que les autres parsèment les niveaux.
Basculer le feu au vert au moment où un groupe de PNJ traverse la route pour les voir se faire renverser par une voiture n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Aussi jouissif que cela puisse être, il va néanmoins savoir refréner ses pulsions sadiques, car la plupart des pièges mortels ne peuvent s’activer qu’une seule fois. Et si l'on souhaite exterminer la totalité des PNJ de la carte, il va falloir s’y prendre avec méthode ! Je tiens à préciser qu’il n’est pas nécessaire de tuer tout le monde ; arriver au rang bronze est suffisant pour accéder au niveau suivant.
Pour nous compliquer la tâche, des anges apparaîtront à mesure que notre compteur de meurtre se remplira. Ces empêcheurs de faucher en paix sont munis d’un cône qui représente leur champ de vision, et si par mégarde on clique sur un piège au moment de leur passage, un cœur nous sera amputé. Il suffit de se faire repérer trois fois et nous sommes bon pour [strike]mourir[/strike] recommencer le niveau.
Votre mentor vous demandera aussi d’éliminer trois cibles particulière par tableau. Contrairement aux PNJ lambda , vous devrez réfléchir à la manière de les atteindre. En effet, leur faire chuter un pot de fleur sur le coin du crane ne sera pas possible, à moins d’avoir préalablement déclenché une action qui les poussent à se déplacer sous ledit pot.
Enfin, chaque tableau bénéficie d’un piège ultime permettant de collecter des âmes par paquet de dix. Encore faut-il découvrir la manière de l’activer. Aider trois cambrioleurs à voler les reliques du musée (en assassinant les gardes qui les surveillent), et vous réveillerez un pharaon momifié qui détruira tout sur son passage. Pour vous aider à dénicher ces machines à tuer, les PNJ vous donneront des bribes d’informations par le biais d’infobulles. Même si elles peuvent parfois sembler nébuleuse, en se creusant un petit peu, la tête on finit toujours pas trouver la solution.
[h1]L’art de la fauche[/h1]
Depuis le début de cette critique, vous avez peut être remarqué que je traite le sujet de la mort avec légèreté. Non pas que je sois un psychopathe refoulé, mais parce que titre aborde la thématique avec humour. Les niveaux que l’on traverse font la part belle aux easter egg. Comment ne pas lâcher un sourire en sabotant la centrale nucléaire de Kim Jong un ? ou encore en libérant (King-)KongZilla de ses oppresseurs ? Les réactions en chaîne provoquées par nos actions sont désopilantes, et finissent par se montrer gratifiantes lorsque qu’un simple accident se transforme en une série de combos dévastateurs.
Faites dégringoler une parabole sur un mec en train de tondre la pelouse, et la tondeuse finira sa course dans les chaises longues de pauvres touristes qui étaient en train de faire bronzette.
Le passage au tableau suivant se traduit toujours par de petites subtilités supplémentaires, et les moyens d’assassiner ses cibles deviennent toujours de plus en plus tordus. On finit par créer un nuage toxique en bidouillant les valve d’une usine chimique afin de corroder une grue de chantier. Un clic sur le contrepoids de la grue, et elle s’effondre sur la bétonnière en contrebas. Celle-ci déverse son contenu sur cinq ouvriers, les emplâtrant mortellement. Au fil du jeu, ce genre de combos vicelards se multiplient pour notre plus grand plaisir (... enfin, du mien, c’est sûr !).
Les animations ainsi que les tons colorés du titre donnent une impression de bonne humeur perpétuelle, et je dois admettre que commettre des meurtres de masses m’a procuré une sensation relaxante. Les musiques guillerettes (certes répétitives à la longue) n’ont fait qu’accentuer cet effet de détachement. J’aurai presque eu l’impression de jouer à un « Où est Charlie ? », où le but est de tuer tous les protagonistes de la scène. En quelque sorte, un Hidden folks de la trépanation.
Retrouvez la suite de cette critique ici : [url]https://drive.google.com/file/d/1uv3Te6qhmQotuuf-FrjAOpTfimiRfT4z/view[/url]
👍 : 35 |
😃 : 4