Temps de jeu:
487 minutes
Pouce gris
Un jeu ni bon, ni mauvais, Man Eater est à mi - chemin entre un jeu - blague comme Goat Simulator ou Squirrel with a Gun et un jeu excentrique mais bien plus abouti comme Next Space Rebels. L'idée de départ est juste excellente, celle d'incarner le requin dans un documentaire sensationnaliste à l'américaine avec tout l'enrobage loufoque qui va avec, mention notable pour le speaker qui, tel un David Attenborough survolté, va commenter la vie de notre monstruosité aquatique mutante.
Le gameplay est basique mais hilarant : on utilise la gâchette de la manette pour ouvrir et fermer sa gueul3, par laquelle la moitié de la vie animale et humaine de Port Richard va passer à grand renforts de bruitages loufoques et de vibration. On esquive les prédateurs, on bondit hors de l'eau pour saisir un touriste sur un bateau ou une plage, on attrape un pauvre phoque pour l'envoyer valdinguer d'un coup de queue dans le décors, bref, les devs ont bien bossé pour offrir un jeu d'action frénétique. Hormis les FPS à la Doom / Half life et certains jeux de plate - forme comme Rayman Returns ou certains Sonic, j'ai rarement ressenti un tel flow en jeu.
Le jeu se présente comme un open world en eaux plus ou moins ouvertes. Votre principal objectif est de manger tout ce qui bouge et devenir plus gros, plus fort, plus agile pour vous venger de Pete, le pêcheur qui a tué votre mère. Chaque nouvelle zone devenant accessible impose de réaliser un certain nombre de tâches - assez génériques - pour faire avancer l'histoire. Et malheureusement cela manque un peu de variété : combat contre des prédateurs, manger 20 tortues, couler 1 bateau et dévorer 5 humains, collecter 203453 plaques de voitures et coffres à mutagènes, etc, mais surtout on ne comprend pas comment faire tout cela a un lien concret avec l'histoire.
Man Eater se présente donc aussi comme un jeu à "Patounes" où tout ce qu'on collecte nous fait gagner des ressources et des niveaux. On peut équiper notre requin de mutation permettant de le rendre plus résistant, de générer du poison, etc. Le problème est que contrairement à un Diablo, ces capacités ne se débloquent qu'en accomplissant des objectifs facultatifs et très répétitifs (affronter des boss pêcheur en augmentant son niveau de menace), ce qui est barbant au possible. C'est dommage parce que le jeu a en même temps l'air de vouloir qu'on s'amuse à tester toutes ces possibilités.
Enfin le plus gros paradoxe que j'ai rencontré dans le jeu est que même sans poncer particulièrement les zones, j'ai atteint le niveau max bien avant la fin, tout en ayant amélioré les quelques mutations que j'avais trouvé, et faute de vouloir me coltiner la recherche des nouveaux mutagènes, le jeu, déjà un peu répétitif, l'est devenu encore plus du fait de la stagnation que cela engendrait.
En guise de conclusion, je pourrais vous recommander le jeu à un petit prix si vous êtes curieux, mais je trouve que l'expérience aurait été bien meilleure avec ces quelques points (dans l'hypothèse d'une suite) :
- Ouvrez l'accès à toutes les zones, même dangereuses, quitte à devoir galérer pour sa survie.
- Donnez les mutations avec le passage des niveaux.
- Diversifiez les tâches à accomplir et ajoutez des events aléatoires pour créer la surprise, je sais pas moi, de la défense de territoire, des cibles temporaires, un ennemi intuable à fuir, etc.
- Étendez le leveling, pour devenir encore plus grand au point où ça en devient ridicule. Perso je m'attendais à ce que le requin devienne aussi gros qu'un immeuble en fin de jeu ! Jouez à Katamari pour voir ce que ça donne. Buzz garanti.
Manette indispensable
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