Temps de jeu:
306 minutes
[i]Ah, RPG Maker. Ce logiciel de création de jeux de rôle a beaucoup évolué en l’espace de vingt ans. Il a fait naître nombre de licences et de jeux. Certains me citeront des noms comme Laxius Power, d’autres, des projets plus recherchés tels que Aëdemphia...
Et puis il y a ceux qu’on arrive pas à faire rentrer dans les cases, et OFF est un bon exemple. Ce petit bijou sorti discrètement en 2008 (en français dans un premier temps. Il faudra attendre 2011 pour y jouer dans la langue de Shakespeare) et développé par Mortisghost peut se targuer d’avoir un univers absurde mais cohérent avec du contenu 100 % original (à l’exception du moteur même du jeu, version 2003 du logiciel oblige), tout en s’offrant le luxe de remettre en question le bienfondé de la quête même du protagoniste.
Pourquoi je me suis rapidement étendu sur OFF alors que c’est la critique de Suits, me direz-vous ?
Peut-être parce que ce jeu s’inspire beaucoup de celui-ci. De ce côté là, on ne peut pas dire que ce soit une bonne copie, et qu’il~[/i]
[b]*Bruits de pas qui s’éloignent*[/b]
[i]Hé !
Attendez.
J’ai pas dit que c’est un si mauvais jeu. Laissez-moi vous expliquer.
[b](Le test se base sur la version d’origine, et non sur la « Remastered », étant actuellement bugué à l'heure où ce test a été écrit)[/b][/i]
[h1]Les affaires, univers impitoyable[/h1]
Vous vous levez dans un lit, déjà habillé dans votre tenue de travail, dans une chambre miteuse. Une voix vous demande alors quelque chose de simple : sortir. L’ambiance tout en niveaux de gris et quelque peu étrange ne rassure pas des masses pour un tutoriel, qui se suivra de quelques ordres simples, et finira sur votre promotion dans l’organisation, et la mort de tous les autres pour une raison inconnue. Le destin, on vous dit.
S’en suivra une progression on ne peut plus linéaire malgré la présence d’un hub, renforcé par la seconde partie du jeu, qui vous interdira tout retour en arrière (je dis surtout ça pour les chasseurs de succès qui souhaiteront le faire en one shot, car le jeu ne vous préviendra que trop tard). Vous rencontrerez d’autres compagnons d’infortune (ou pas, le fait qu’ils soient optionnels fait que vous pourrez faire tout le jeu en l’unique présence de The Guy, le protagoniste) plus ou moins utiles, affronterez des ennemis tantôt ridicules, tantôt complètement absurdes, mais jamais réellement difficiles. Le jeu n’incite pas tant que ça au farm, et si vous avez les moyens, The Guy pourra, contre quelques billets, forcer l’ennemi à perdre, et vous éviter la peine de l’affronter. Business is business.
[h1]Travail d’amateur[/h1]
Pour le gameplay, on reste sur du RM classique, à savoir de la recherche d’items clefs pour progresser, des combats au tour par tour et un système de compétences divisés en deux catégories : les techniques qui se cumulent au fil des actions et des dégâts reçus… ou en buvant un bon café, et la magie, renommé « Fuel » et qui utilise comme ressource… de l’eau. On sent le petit côté Corporate qui sied bien à l’univers dépeint.
Le scénario, bien que simple, va gagner en sens au fil de la progression courte mais intense (En deux heures, vous l’aurez cloué sans problème), sans parler du final qui vous rappellera probablement un autre jeu [spoiler](mais si, j’en ai parlé tout à l’heure)[/spoiler]. Les musiques et effets sonores restent assez anecdotiques, et ne marqueront pas les esprits.
[i][u]Conclusion :[/u] Après, je vais rester honnête, et reprendre ma phrase du début : le jeu en soi est mauvais, c’est une copie on ne peut plus correcte du concept même de OFF.
MAIS. Il y a un mais.
On ressent le côté bien home-made du titre, et l’humour quelque peu franchouillard du trio de développeurs derrière le jeu. Suits a tout du jeu développé avec sincérité par des amis de longue date, qui ont voulu transmettre un peu de leur personne dans un média encore trop impersonnel malgré la scène indépendante. Le potentiel pour faire de bonne chose par la suite est présente, il n’y a aucun doute dessus, mais le plus dur reste à faire : réaliser des jeux d’une plus grande envergure, et gagner, quelque part, en maturité.
Pour le reste… vous êtes seul juge.[/i]
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