Temps de jeu:
56 minutes
Emmuré dans la certitude qu'Xpadder me suffirait jusqu'à toujours, convaincu par ma pingrerie et mon habitude de ne jamais avoir dépensé un rouble pour un logiciel, j'ai longtemps refusé de regarder Controller Companion. Il aura fallu la rencontre d'une solde, d'une offre Paypal et d'une forte et soudaine pulsion consumériste pour m'arracher au mur de la caverne dont je refusais de me détourner pour vérifier si oui ou non il y avait bien un soleil qui me brillait dans le dos. Aussi vrai qu'il peut parfois coûter des risques de trouver un amour digne d'années, j'ai rencontré le compagnon idéal de ma Steam Machine, l'ami que j'ai hâte de présenter à tous mes point & click et aux vieux jeux réactionnaires qui ne reconnaissent pas la légitimité d'un pad xbox, l'amant de mes soirées multimédia. D'un Xpadder correctement configuré à Controller Companion : le monde. Mieux qu'une peau de lait en forme de tête de Jésus de Nazareth, une révélation.
Passée une première heure de tâtonnement, je me cognais la tête contre la même surprise qu'un opposant à l'aéroport du Grand Ouest qui découvrirait l'eau chaude : je comprenais le confort. Je n'avais plus un bout de plastique rigide mais un canapé moelleux entre les mains. Un canapé qui se mange. Plus fort qu'un télépathe ou qu'une âme soeur complice, Controller Companion nous satisfait à la milliseconde et ses multiples fonctionnalités répondent aux questions que l'on n'avait pas encore posées. S'il ne permettra évidemment jamais de faire sérieusement de la bureautique ou du traitement de texte, s'il ne vous permettra pas mieux de jouer à Red Orchestra qu'un stick arcade aux boutons à moitié enfoncés, s'il ne vous aidera pas beaucoup à séduire Naomi Watts jusqu'à votre lit, Controller Companion peut faire tout le reste. Se promener dans Windows, naviguer sur internet, googler votre pseudo, regarder vos films, jongler entre les fenêtres, écrire de courts textes dans un confort optimal. Un plaisir de tous les instants emmitouflé dans une interface simple et classieuse. Son clavier virtuel en colimaçon, s'il ne permet pas d'écrire beaucoup plus vite qu'un escargot, s'apprivoise en une poignée de secondes et ne laisse que peu d'espace aux coquilles. Paramétrable jusqu'au bout des ongles et bourré d'idées astucieuses qui nous simplifient la vie, Controller Companion réussit à parfois voler la vedette au clavier d'un ordinateur fixe pour le plaisir de mieux se vautrer le dos dans le mou du fauteuil à roulettes.
Parce qu'il est avant tout un camarade de jeu, ce logiciel emmènera jusque dans votre Steam Machine des titres qui ont toujours refusé la manette alors que leurs gameplays n'y sont pas incompatibles. Aussi permissif que les logiciels concurrents, Controller Companion les surpasse en deux points : intelligent, il se souvient des configurations de nos jeux, s'endort lorsqu'on lance un programme qui n'a pas besoin de lui et se réveille au simple basculement de fenêtre. Il est facile de changer d'avis et l'appui simultané de deux touches (paramétrables) permettra de le désactiver ou de le réactiver au gré de nos caprices sans passer par le bureau. Enfin, Controller Companion est fort de sa compatibilité avec le Workshop où l'on peut télécharger les configurations de nos jeux sans avoir à s'emmerder avec le mappage de touches.
Aussi jusqu'au-boutiste qu'une nail artist, Controller Companion nous régale même dans les détails. Par défaut, le logiciel démarre avec Windows et n'enregistre pas le temps de jeu Steam, pour ceux qui craindraient d'avoir un logiciel qui trônerait à trois millions d'heures devant leurs jeux préférés. Les 0.4 heures qu'affiche mon compteur ne sont là que pour me permettre d'écrire cette recommandation ; en vérité, ce nouveau compagnon ne me quitte pas depuis la minute de son achat et me suivra jusqu'à la tombe. Ou jusqu'à mieux, si tant est que ce soit possible. Mais je refuse de le croire et préfère m'en retourner à mon mur.
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