Temps de jeu:
908 minutes
Il y a deux types de joueurs... Ceux qui lisent les sous-titres dans gta et ceux qui les désactivent pour ne pas avoir de texte à l'écran... Ces derniers ne doivent pas essayer ce jeu- auront-ils même l'envie de lire ce que j'écris? Ensuite parmi ceux qui lisent les sous-titres dans gta, il y a ceux qui peuvent lire un livre ne contenant pas d'image et les autres... A ces derniers, je dis merci d'avoir lu cette évaluation jusqu'ici...
Car jouer à Assassin in Orlandes consiste en fait à lire un livre... Un livre dont vous êtes le héros... Ceux qui ont un certain âge voient très bien de quoi je veux parler... Les autres phantasment peut-être sur le genre qu'il convient donc de caractériser... Un livre dont vous êtes le héros comme on en faisait de mon temps se lit avec un stylo, des dés et du papier sans lequel on ne peut pas calculer les résultats obtenus via les dés... Autrement dit ce genre de lecture ne s'adresse qu'aux plus acharnés... Alors pour tous ceux qui se rappellent avec nostalgie de ce temps où ce genre de livres rivalisaient avec la game boy dans les cours du collège, le jeu peut vous intéresser à certaines conditions...
La première est que vous n'attachiez pas trop d'importance aux dés que vous avez gardés en souvenir de ce temps lointain... Car, vous le pensez bien, il n'est plus question, dans Assassin in Orlandes, de lancer des dés, de calculer les scores, de les arranger à sa sauce, tout est géré par l'ordinateur... Vous cliquez sur "attaquer" (ou autres), les dés se lancent et les scores sont calculés, les point de vie enlevés, la mort proclamée... Les plus fétichistes regretteront les accessoires (stylo, dés, papier...) qui faisaient tout le charme de l'exercice, les autres, les plus bordéliques, ceux qui avaient tendance à ne jamais avoir ni papier ni dés y trouveront un avantage déterminant.
La seconde est bien entendu d'accepter de ne plus pouvoir triturer le livre dans tous les sens pour- en cas de mauvaise rencontre - retrouver la page où on a fait le mauvais choix... Première partie/lecture, je décide d'aller dans les égouts, je croise un cannibale, je dois combattre, je perds, je meurs, aucun moyen de revenir en arrière...
En effet je n'avais pas compris le principe des signets (marque-page)... Seconde partie, je mets des signets partout en me disant qu'en cas de mauvais choix je repartirais de ce point... Je n'avais que trop mal compris que je n'avais droit QU'à trois signets... Compliqué quand on a posé le premier après le coups de dés déterminant sa vitalité, le second, ses aptitudes physiques, le troisième au premier choix complexe... Je me suis vite (trop?) retrouvé au pied d'une montagne, à tourner autour en quête de rédemption, le mot "fin", en gras, en bas de la page...
J'en viens donc à la troisième chose sur laquelle il ne faut pas être trop exigeant, c'est la difficulté... Il existe quelques extrémistes comme moi, les dingues qui ne veulent pas finir un jeu en mode triche parce que si on commence à y toucher on ne peut plus s'en passer... Il existe un mode triche dans ce livre/jeu, je ne l'ai pas testé mais il semble permettre de revenir sur n'importe quel mauvais choix, n'importe quel mauvais lancer de dés (on en revient toujours à la même question: la sauvegarde sécuritaire qui rend inutile tout choix difficile...) et qui est conseillé par le jeu pour une première aventure... Si l'on accepte ce mode, on en viendra assez vite à comprendre toutes les conséquences des alternatives possibles et alors, il n'y a plus d'autre intérêt dans ce livre/jeu que de voir quelles sont les fins possibles... Autant lire un livre?
Enfin, opter pour le mode triche n'est pas très différent de ce que faisaient tous les lecteurs de livres dont vous êtes le héros... Quand le texte nous disait de n'aller à la page X QUE si on possédait "la dent mystérieuse", on faisait tous comme si on la possédait... car on n'avait pas envie de se refaire tous les scénarios possibles pour la trouver, avec tous les lancers de dés et calculs de scores que cela impliquait... On trichait car c'était fastidieux de faire autrement et on s'en voulait toujours de le faire...Sur format numérique, ces justifications ne valent plus, la triche n'est plus utile, les lancers de dés et calculs se faisant automatiquement... Elle sert juste à connaître la fin rapidement... Et une fois qu'elle est connue, la rejouabilité est inutile...
Je m'éloigne du sujet, c'est vrai, j'en viens à un point qui me déçoit beaucoup dans nombre de jeux vidéos, le fait qu'on prenne trop souvent les joueurs pour des enfants capricieux... des mauvais perdants... Le fait qu'on veuille absolument éviter à tout joueur la douloureuse expérience de la défaite... Qu'en fait on en vienne à lui dire que, même dans un monde virtuel, il n' a pas droit à la défaite. Si on ne peut plus perdre dans un espace virtuel, où le peut-on...
Alors si vous êtes de ceux qui n'ont pas peur de lire (cette évaluation), de ceux qui n'ont pas peur de perdre, de recommencer, de chercher... Ce jeu peut vous intéresser pour peu que vous vous laissiez prendre à l'histoire et que vous ne tombiez pas dans le piège d'opter pour le mode triche qui ne vous apportera rien de plus que ce que la lecture d'un roman peut vous apporter... Je remercie les autres de m'avoir lu jusque là... .
👍 : 17 |
😃 : 1