Avis sur Dead Signal

Le jeu est très bon

L’alchimie entre peur et contraintes Dead Signal (2023) est le tout dernier jeu d’horreur indépendant à la première personne (FPS) signé Reflect Studios, déjà connu pour des expériences horrifiques basées sur la surveillance (Welcome to the Game, par exemple). À première vue, Dead Signal s’inscrit dans la lignée des jeux d’observation actuellement très populaires, où l’on traque des anomalies via des caméras de sécurité, à l’instar de titres comme Observation Duty ou d’un Five Nights at Freddy’s. Mais le studio a su y apporter des mécaniques de gameplay supplémentaires, comme la livraison de colis et un jeu de cache-cache mortel contre différentes typologies de tueurs, qui rendent l’expérience à la fois originale et angoissante. Le point de départ rappelle ces nombreux jeux d’horreur orientés « caméras de surveillance »: repérer un maximum d’anomalies dans les différentes pièces d’un immeuble – et plus tard, dans d’autres lieux comme un hôtel ou un parking souterrain – pour satisfaire votre employeur. Cette première phase se révèle déjà stressante, car vous devez constamment signaler les bizarreries au fil des heures. Toutefois, Dead Signal dépasse cette simple tâche : la livraison de colis et la fuite de tueurs sanguinaires ajoutent une tension supplémentaire à chaque mission. Le déroulement d’une partie se divise en séquences : vous habitez et travaillez dans un immeuble de dix étages, et devez régulièrement monter sur le toit pour récupérer des colis livrés par drones. Vous les distribuez ensuite aux habitants sur leur palier, à vos risques et périls. Car c’est là que débute la dimension la plus angoissante du titre : vous devenez la proie de redoutables ennemis errant librement dans l’immeuble. Pour ne pas divulgâcher davantage, disons seulement que tout ce que vous faites – surveiller, livrer des colis, réparer vos caméras – peut attirer leur attention et provoquer une funeste rencontre. Si vous détestez les sursauts ou la paranoïa permanente (jeter un œil derrière soi toutes les trente secondes, vérifier si la porte de l’ascenseur n’est pas en train de s’ouvrir à votre étage…), mieux vaut passer votre chemin. Dead Signal mise sur l’angoisse pure : vous cacher, tendre l’oreille, surveiller les lumières, rester constamment sur le qui-vive… Le jeu ne provoque pas forcément de « peur viscérale », mais un stress continu qui, pour certains, peut se révéler épuisant. Ce qui fait la force de Dead Signal, c’est l’équilibre entre la crainte de l’ennemi et la nécessité de remplir une multitude de tâches. Vous devez : • Chercher et signaler des anomalies pour votre entreprise. • Réparer vos dispositifs de surveillance (caméras hors service). • Effectuer des livraisons de colis pour divers clients ou collègues. • Vérifier vos arrières en permanence pour ne pas vous faire surprendre. • Verrouiller votre domicile à l’aide d’un code numérique qui change régulièrement (sous peine de voir n’importe qui entrer chez vous). • Allumer ou éteindre les lumières afin d’éviter certains ennemis particulièrement sensibles à la luminosité. Cette accumulation de tâches, ajoutée à la présence permanente de tueurs, crée un sentiment d’urgence et d’impuissance très prenant. La réalisation technique mérite également d’être soulignée : l’ambiance sonore – bruits de portes, pas dans le couloir, ascenseur – renforce l’immersion, tandis que les jeux de lumière et la modélisation des lieux flattent la rétine. Dead Signal propose deux modes de jeu : • Mode facile, idéal pour appréhender les bases : la mort y est moins punitive et certains ennemis sont tout simplement absents, ce qui vous permet de comprendre les mécaniques à votre rythme. • Mode normal, où chaque mort entraîne un retour au début de la partie. Il faudra donc faire preuve de sang-froid et d’endurance pour survivre jusqu’au matin. Toutefois, le titre se montre peu explicite sur la façon de contrer chaque type d’ennemi. Sans guide internet ou tutoriel approfondi, on meurt souvent sans savoir pourquoi. C’est un gros point faible à mes yeux : la découverte de ces mécaniques devrait se faire naturellement dans le jeu, et non via des forums ou des vidéos externes. Verdict : En dépit de quelques défauts liés à la difficulté et à un manque d’explications, Dead Signal est un grand « oui » pour tous les amateurs d’horreur et de sensations fortes. Après une dizaine d’heures de jeu, j’ai pris beaucoup de plaisir à multiplier les tentatives et à affiner mes stratégies. Cependant, en mode normal, la frustration peut vite s’installer : certains ennemis sont extrêmement discrets et ne pardonnent aucune erreur. Il m’est arrivé de mourir abattu par un tueur à gage sans comprendre immédiatement ce qui avait causé ma perte. Notez que le véritable Dead Signal se révèle en mode normal – et encore plus en mode cauchemar, si vous êtes prêts à pousser la difficulté à son paroxysme. Pour moi, le challenge s’est parfois révélé injuste, notamment quand on meurt sans indices clairs sur la marche à suivre. Malgré tout, Dead Signal demeure une expérience unique pour qui aime le stress permanent et la gestion de multiples menaces. Comptez au moins 10 à 15 heures pour le terminer en mode normal, si vous ne jetez pas l’éponge avant. En somme, si vous cherchez un jeu d’horreur difficile, exigeant et immersif, Dead Signal devrait vous combler. Mais préparez-vous à sursauter, transpirer, et peut-être hurler un bon coup !