Temps de jeu:
3996 minutes
Nous voici plongé en pleine inquisition, une glorieuse époque où un regard mal interprété peut mener droit au bûcher. Un temps dans lequel la fornication est sévèrement châtiée, et où le doute est clarifié par la torture. Heureusement, comme l’indique le titre du jeu, nous serons du côté de ceux qui posent les questions.
Des hérétiques ont comploté dans l’ombre pour invoquer des démons tout droit venus des enfers. Ainsi, notre devoir sera de renvoyer dans les abysses des êtres tel que Azraël, Baphomet… et peut-être Satan lui même !
Mais avant d’en arriver là, ces démons ont eux mêmes invoqué leurs sbires, que nous devrons affronter pour amener la parole de dieu sur terre. Ce menu fretin prend la forme incongrue d’orques et d’hommes lézard (euh… OK !). Mis à part cette entorse au bestiaire biblique, le monde d’Inquisitor n’est peuplé que d’être humains, et restitue une ambiance médiévale d’après peste noire telle que l’on peut se l’imaginer lors de l’inquisition espagnole. Si je fais le rapprochement avec nos voisins consommateurs de tapas, c’est que la carte du monde ressemble à s’y méprendre à leur territoire. Le déplacement entre les zones se fera par son intermédiaire et chaque frontière de niveau permettra d’y retourner. Au fur et à mesure des renseignements glanés auprès de la populace, la carte s’étoffera d’un nombre important de nouveaux lieux à explorer. On aurait aimé la présence de rencontres aléatoires lors des déplacements entre zone, mais hormis cela, l’ancienne recette fonctionne toujours aussi bien. Certes , il faudra un petit temps d’adaptation pour se réhabituer aux graphismes typiques du genre, mais le jeu ne s’en sort pas trop mal, et nous rend des décors extérieurs détaillés que nous finirons, au fur et à mesure de notre progression, par apprécier à leurs justes valeurs.
Les animations, que nous qualifierons au mieux de désuète, laisseront penser que certains PNJ sont possédés par le malin. Entre les PNJ statiques et ceux qui font des allers-retours comme s’ils souffraient d’hémorroïde ; le jeu ne tire pas son épingle du jeu dans ce domaine, mais le puriste ne s’attardera pas sur ce genre de détails.
Et puis, voir un évêque se taper un petit moonwalk, ça n’a pas de prix !
Les thèmes musicaux, bien qu’un peu répétitifs à la longue, sont d’assez bonne facture et parviennent à nous immerger dans cette ambiance sombre en nous rappelant que la fin du monde est proche… et qu’on est pas là pour fabriquer des crucifix en scoubidou ! La principale force du titre vient d’ailleurs de cette ambiance oppressante. J’ai rarement eu l’occasion de tomber sur des choix de résolution de quêtes aussi morbide (et tant mieux !). Contrairement aux RPG d’antan, Inquisitor ne fait jamais dans le second degré ; ce qui pouvait amener des situations particulièrement glauques de Fallout 2 à nous donner le sourire, ici, vous feront réfléchir jusqu’à quel point peut aller votre morale.
Un maraud à enlevé une demoiselle en détresse, entrerez-vous dans son jeu en extorquant une rançon à son mari pendant qu’il abuse d’elle, ou bien combattrez-vous ce vil personnage dans une joute qui semble perdue d’avance ?
Un soldat souhaite commettre le rapt d’une duchesse qui l’a jusqu’à présent éconduit ; allez-vous participer à l’enlèvement contre une bourse bien remplie, ou bien le dénoncer à ses supérieurs au risque de ne pas être cru ?
Un mendiant s’est vu offrir une bourse conséquente pour étouffer son témoignage. Après lui avoir tiré les vers du nez, profiterez-vous de votre statut d’inquisiteur afin d’extorquer la monnaie du loqueteux pour « les besoins de l’enquête » ?
Qui dit inquisiteur, dit torture et bûcher !
Lorsque les conclusions d’une enquête vous amènent à suspecter quelqu’un, il sera possible de le « soumettre à la question », c’est à dire torturer l’individu jusqu’à ce qu’il avoue sa culpabilité. Mais attention ! De nombreux PNJ pourront vous conduire vers de fausses pistes et vous pourrez être amené à torturer un innocent, ce qui aura pour conséquence, d’en plus de vous sentir coupable d’une telle ignominie, de faire baisser une jauge de karma. Mais la scénarisation et l’ambiance ne font pas tout ; Inquisitor souffre de nombreux écueils qui ne peuvent être passés sous silence.
Le presbyt’(sous)terre
Le premier défaut qui me vient immédiatement à l’esprit est son rythme. Le jeu étant extrêmement verbeux. La première fois où vous entrerez dans une ville, préparez vos lunettes, car vous voilà parti dans au minimum de six heures de lecture ininterrompue.
Attention ! Je ne critique pas la qualité de l’écriture, qui a bénéficié d’une traduction réalisée d’une main de maître par l’équipe de traducteurs de RPG France, menée par All_Zebest… Un grand bravo à eux !
Néanmoins, pour éviter de finir aveugle prématurément, je ne peux que vous conseiller de jouer en 1024 x 768 ; cela permettra que les dialogues ne soient pas totalement minuscules, et cela vous aidera surtout à distinguer votre personnage à l’écran !
Si vous n’avez pas quitté le jeu à cause de cette surabondance de textes, et êtes parvenu à épuiser toutes les lignes de dialogues des villageois, il faudra ensuite s’atteler à la résolution des quêtes. Et pour cela, vous allez devoir visiter moult donjons, et ce jusqu’à l’écœurement…
A la fin de l’acte 1, vous serez amené à vider une mine de tout ses occupants…
Et qui dit mine, dit souterrain. Pour voir le bout du tunnel, il faudra descendre dix niveaux afin de s’enfoncer toujours plus en profondeur. Manque de chance, les développeurs n’ont pas pensé qu’il pourrait être utile d’avoir un moyen rapide de retourner en ville histoire de réparer son matos ou vider son inventaire du superflu.
Du coup, il vous faudra vous retaper tout le chemin inverse à des nombreuses reprises, ce qui va s’avérer long et fastidieux pour les moins patients d’entre vous. Néanmoins je peux vous prodiguer une petite astuce qui vous facilitera grandement la vie : certains commerçants peuvent vendre un objet intitulé « boite magique » qui, lorsqu’on la détruit, fera apparaître un génie vous proposant de réaliser un vœu.
Parmi les vœux qu’il vous soumet, il y a la possibilité qu’il se transforme en marchand ambulant, évitant ainsi maints allers-retours…
Dommage que je n’ai découvert cette astuce qu’au neuvième étage de la mine…
Bien qu’il s’agisse d’un des plus imposant, le niveau de la mine est à l’image des autres donjons du jeu. Nous progressons dans les ténèbres, entouré d’un faible aura lumineux qui ne permet pas de voir très loin. Un sort de lumière existe mais s’estompe au bout d’une trentaine de secondes, et il n’est pas possible de récupérer les torches dont les murs sont ornés. Parfois, il peut arriver que l’on soit bloqué devant une porte infranchissable, qui ne peut s’ouvrir qu’à l’aide d’un levier situé à l’autre bout du niveau, et qu’il faut en plus arriver à distinguer au pixel près dans la soupe de poix qui nous entoure.
Donjon & Boisson
Le reste de nos explorations seront ponctuées de combats. Et du combat vous allez en bouffer ! Malheureusement, ils seront aussi fade qu’un hostie périmé.
Les mécaniques sont extrêmement rigides et ont, aujourd’hui, considérablement pris un coup de vieux. Le système de combat est fortement inspiré de Divine Divinity, et avouons-le, ce n’était pas sur ce point que le jeu était réputé.
Pour résumer, on clique sur un ennemi, on attend que notre personnage le tabasse, et on enchaîne sur le suivant.
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