Temps de jeu:
5581 minutes
[h1]Front Mission 1 fut une valeur sûre, une référence, il y a trente ans. En 2024, le jeu se présente archaïque, voire anachronique ; les développeurs officiant n'ont pas daigné fournir les efforts nécessaires pour le hisser au niveau des standards contemporains.[/h1]
La refonte graphique s'avère terne et moins inspirante que la version originale: décevant, d'autant plus que les environnements (cadres urbains ou écrins naturels) sont redondants. Il est regrettable que l’armement, équipant les méchas, ne soit pas intégré visuellement ; ni indiqué par le biais d'infobulles. Trop peu d'informations éclairantes sont délivrées sur nos adversaires et sur nos unités. La sélection et le déplacement de ces dernières se révèlent fastidieux, qu'aucune rotation de la carte ne soit permis n'arrangeant rien. La conjugaison de ces éléments rend l'expérience poussive, nuisant à la précision des contrôles.
Les méchas sont dotés de trois catégories d'armes: les missiles (jusqu'à huit cases de portée), celles dédiées aux attaques au corps à corps et les armes à feu. Cependant, ces dernières ne fonctionnent qu'au contact! Qu'on ne puisse pas tirer à deux cases de distance, voire trois pour les fusils de précision, apparaît incongru. Je regrette également l'absence d'environnements destructibles.
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En ce qui concerne le scénario, scindé en deux campagnes (épousant la cause de chaque camp), il est plat et réduit à sa portion congrue, nous gratifiant d'un simple liant entre les phases de confrontations. On accumule les nouvelles recrues comme on enfile des perles, mécaniquement. A noter, une localisation française bâclée, entre fautes d’orthographe et caractères manquants.
Naviguer dans les menus, hors combat, se décline en long chemin de croix, alors que l'optimisation des méchas est un des cœurs du jeu. L'ergonomie défaillante se conjugue à un habillage lui aussi terne. Les données statistiques, inhérentes aux pilotes et aux méchas, sont ventilées au lieu d'être centralisées. Un pas en avant, deux pas en arrière.
Des dizaines de modèles de méchas et d'armes sont proposés. La charge supportable est limitée, induisant de trouver le bon équilibre. Corps, bras, jambes et processeurs sont à combiner pour accéder à la formule la plus efficiente, en fonction du rôle attribué à ses unités. Une arme par bras et une par épaule complètent le puzzle mécanique. Malheureusement, on clone souvent les colosses d'acier, ajustant à la marge en fonction du type d'arme privilégié. Les choix cornéliens sont trop rares. Octroyer des compétences particulières aux pièces eût été une option pour pousser à des choix audacieux. Les nouveaux éléments et armes se limitent à en augmenter les statistiques.
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Les pilotes (chacun bénéficiant de prédispositions) disposent de quatre voies de développement: mêlée, courte et longue portée, esquive ; à cela se greffent des compétences (en nombre très limitées), déverrouillées arbitrairement lors des changements de niveau. Rien de fulgurant. Pour progresser statistiquement (et combler le retard accumulé par certains pilotes), nos personnages ferraillent dans des arènes. La démarche se révèle dénuée de subtilité et fastidieuse.
Quant aux confrontations, les options tactiques sont limitées, reproduisant inexorablement le même schéma. Pas de compétences spectaculaires pour enflammer les combats, ni d'ennemis atypiques induisant des ajustements tactiques. Quelques consommables sont disponibles: mines, grenades pour étourdir, pour émousser la précision, pour protéger contre les attaques à distance ou pour réduire la défense. Certes, les attaques sont localisables: détruire le corps induit la mort, les jambes bride le déplacement, les bras interdit l'usage des armes les équipant. La différence entre les ennemis de niveau 1 et ceux de niveau 30: leurs méchas disposent de plus de points de vie et leurs armes en retranchent plus. La nature du terrain est prise en compte, impactant sur la qualité de la couverture et la mobilité (que le mécha soit monté sur chenilles, jambes ou pneus pèse).
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Front Mission 1 Remake se prend les pieds dans le tapis, péchant par paresse: une ergonomie défaillante (autant lors des confrontations que pour naviguer dans les menus hors combat), une refonte graphique terne, un manque de finition global, une localisation bâclée, des combats redondant dénués de panache.
Le jeu a mal vieilli et les développeurs ne sont pas parvenus à endiguer le processus, ne lui offrant pas la cure de jouvence nécessaire. Un brin d'audace et d'ambition était nécessaire pour régénérer un titre à haut potentiel.
En 2024, tolériez-vous de puiser l'eau au puits, de déféquer dans un fourré ou de vous éclairer à la bougie? Je ne le pense pas.
[h1] -= 10/20 =- [/h1]
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