Temps de jeu:
478 minutes
Non. Définitivement, ça ne va pas.
J'avais testé Dream une première fois, et avais rapidement été irrité par le contenu : l'on se retrouve très vite lâché dans une grande zone, sans la moindre ombre d'indication sur ce qu'on est censé y faire, ni même sur la raison de notre présence dans cet endroit. Après une heure à tourner en rond, je m'étais fendu d'une critique négative et j'avais lâché l'affaire.
Quelques mois plus tard, je retente l'expérience, armé cette fois-ci d'une volonté d'acier pour aller au bout de ce jeu, ainsi que d'une solution à portée de main, dont je suspectais qu'elle me serait utile plus d'une fois.
Hé ben, mon coco, il fallait au moins ça !
L'histoire est pourtant poignante et bien racontée : Howard ; un adolescent, en plein questionnement existentiel et en conflit avec ses parents ; trouve une oreille attentive et un cœur ouvert auprès de son oncle Edward, auteur de romans à succès. (Le jeu est entièrement traduit en français et les deux acteurs sont excellents.) Malheureusement, l'oncle meurt subitement, privant Howard de cet appui dont il a tant besoin. Sur son testament, Edward cède à Howard l'entièreté de ses biens, ce qui inclut sa grande maison. Encore bien trop jeune, Howard se retrouve donc propriétaire d'un bien qu'il estime ne pas mériter, lui qui n'a même pas encore trouvé sa voie et ce qu'il allait faire de sa vie. L'adolescent sombre dans la déprime et commence à se laisser aller, mangeant mal et se couchant tard, se perdant de plus en plus dans ses rêves et ses cauchemars. Dream peut commencer.
Avouez que ça en jette, non ? Malheureusement, le résultat est plombant.
L'on commence le jeu dans la maison d'Howard, mais nous n'y restons pas longtemps, puisqu'après l'avoir explorée, il ne restera plus qu'à aller se coucher. L'on atterit alors dans une sorte de rêve transitoire, fait de cubes blancs et noirs (il y a un sens à cela) où se trouve un portail qui, lui, nous mènera au véritable rêve. Cette fois, l'on se retrouve dans un désert de sable et de rocailles, une grande zone un peu labyrinthique à explorer.
Qu'est-ce que l'on fait là ? Que doit-on y faire ? Rien ne nous l'indique et voilà tout le problème de Dream.
Si j'osais une comparaison hasardeuse, je dirais que Dream est aux jeux d'énigmes/exploration ce que Dark Souls est aux RPG : cryptique et difficile.
À cause de ce manque d'information, presque tous les joueurs ont abandonné avant de passer le premier rêve (il y en a 3) ; ce qui est facilement vérifiable en allant voir le pourcentage d'obtention des succès du jeu.
Car même si, par chance, vous découvrez enfin ce que le jeu attend de vous, il faudra encore venir à bout des énigmes en question. Et là, pour vous donner la couleur, la toute première énigme implique non pas un, mais DES labyrinthes !
Cela dit, il faut reconnaître que certaines énigmes sont réussies et plaisantes à résoudre. Seulement presque toutes sont beaucoup trop longues. Et malheureusement, on ne peut éviter qu'il y ait dans le lot certaines inutilement fastidieuses à résoudre (notamment une avec des tapis roulants).
Une fois que l'on a compris la structure du jeu, l'on avance alors à bon rythme, car celle-ci se répète d'un rêve à l'autre. Mais tant que ce n'est pas fait, Dream est un objet frustrant au possible.
En fin de compte, est-ce un bon jeu ?
Indéniablement, il a des qualités : une histoire qui pourra faire écho à certains ; des énigmes variées, tantôt classiques, tantôt originales ; une certaine poésie ; une variété des situations (il y a un peu d'horreur).
Mais les défauts sont beaucoup trop rédhibitoires : une absence totale d'indications qui perdra les moins hardis et rend le jeu beaucoup trop long, un bug jamais corrigé qui empêche l'obtention d'un item important et peut-être même l'accès à l'une des fins – rien que ça ! –, des environnements trop communs (un désert, des bureaux, un resort...) et des énigmes souvent pénibles. Notre patience est mise à l'épreuve, mais le jeu n'est pas assez excitant pour nous motiver à persévérer.
Si je n'avais pas imprimé une solution qui m'indique où me rendre et m'aide pour les énigmes les plus pénibles (je n'ai pas écrit difficile), j'aurais assurément abandonné en route, comme 90% des acheteurs de Dream.
Une simple question pour conclure cette critique : quel satisfaction y a-t-il, en tant que développeur, à investir tant d'efforts pour développer un jeu que personne n'a envie de terminer ?
👍 : 3 |
😃 : 0