Temps de jeu:
972 minutes
[critique tirée de mon SensCritique]
Dans une volonté de découvrir de nouveaux horizons dans le paysage des jeux vidéos de Fantasy, Hunted : The Demon's Forge entre en scène. Il s'agit d'un "action-rpg" développé par inXile Entertainment et édité par Bethesda Softworks. Un jeu qui, personnellement, m'a beaucoup plu malgré quelques défauts notables mais qui semble avoir du mal à atteindre de bonne grâce.
De ce fait, l'histoire de ce jeu vidéo est d'un basique presque affligeant ! Plus sérieusement, l'intrigue de cette aventure est assez complexe du simple fait que l'on prend le train de l'intrigue en cours de route. On retrouve Caddoc et E'lara en vagabondage et qui vont rapidement offrir leurs bras et armes au service de cités en ruine, victimes de pillages par des Wargars. De manière globale, l'histoire est intéressante et divertissante, ne serait-ce par le traitement du duo de mercenaires, mais également par sa profondeur. En effet, on ne sait rien du monde présenté et, au fur et à mesure du temps de jeu, on gagne de nombreux petits feuillets récapitulatifs sur différents sujets qui donnent de la substance à cet univers. Ajoutons à cela une intrigue assez bien écrite, qui laisse assez de rebondissements pour ne pas sombrer dans le déjà-vu. Le bestiaire est riche, les informations données sur le lore sont admirables pour un jeu de cette ampleur et les quelques quêtes secondaires sont remarquables, ajoutant quelques heures supplémentaires. Ainsi, et grossièrement, l'histoire globale demeure intéressante quand bien même, en plissant les yeux, on remarquera des banalités qui auront au moins le loisir d'être bien ancré. Néanmoins, il subsiste un défaut : la fin ; il faut que je nuance ! Nous avons la possibilité d'avoir trois fins différentes : deux "mauvaises" et une "bonne". Le fait d'appliquer différentes fins, je trouve ça génial néanmoins, c'est génial dès lors que les fins épousent parfaitement l'intrigue, ce qui n'est absolument pas le cas ici. Les "mauvaises" fins sont bâclées. Elles obtiennent une certaine logique mais dans les faits peuvent être perçues comme une véritable punition.
Concernant les personnages, et par la même occasion du gameplay, nous avons le possibilité d'incarner deux figures différentes : Caddoc, un humain assez costaud ayant une facilité pour attaquer en mêlée et E'lara, une elfe ayant un penchant pour les attaques à distance. Alors, on va régler cette histoire maintenant : oui, c'est cliché l'humain baraqué comme une armoire à glace à la limite du barbare et l'elfe qui tire à l'arc. Néanmoins, on nous propose des nouveautés qui peuvent faire office de rafraîchissements : en effet, Caddoc est le plus sage et réfléchi des deux, là où E'lara est une véritable tête brûlée qui ne pense qu'à foncer dans le tas en quête de massacres et de richesses. Des traits nouveaux certes assez maigre mais qui font largement le travail. Les relations qu'entretiennent ces personnages sont absolument adorables et amusantes, basées sur une sorte d'amour platonique et des années de camaraderie. Très franchement, ces personnages et leur vivre ensemble est l'un des gros points forts du jeu que le doublage français massacre totalement. Pour ma part, si je reconnais sans problème qu'il aurait pu être plus vivant, ce n'est pas une catastrophe. Passons également rapidement sur un deuxième point : E'lara possède un sex appeal monumental !
Pour passer à des éléments plus techniques, cette possibilité de choisir son champion à chaque début de "checkpoint" ne se révèle pas forcément important dès lors que l'on peut commander certaines actions à l'autre personnage, qui sera contrôlé par l'IA. Néanmoins, ces deux personnages ont certaines facilités en combat. Caddoc est plus costaud que E'lara et peut encaisser le corps-à-corps facilement. E'lara, de part son arsenal de pouvoir à l'arc, est plus apte à défendre l'arrière. Les sortilèges propres à chacun sont assez minimes mais efficaces, on regrettera qu'au niveau de compétences magiques, on ait les mêmes pour les deux personnages. Autrement, ils sont sympa à contrôler. Néanmoins, à plusieurs endroits, il arrive que l'on se bloque dans certains passages étroits parce que l'IA ne désire pas immédiatement se pousser ; "fort heureusement", ce désagrément est dédramatisé par certaines lignes de dialogue bienvenues. Pour schématiser grossièrement le gameplay, on évolue donc à travers différents tableaux et là... d'aucun pourrait dire que ça devient lassant et extrêmement répétitif. On a un arrière goût de recyclage pas forcément agréable mais qui peut s'éluder grâce aux différentes armes que l'on trouve abondamment sur les différents tableaux. De plus, le jeu propose des combats assez différents dans l'ensemble, de la séquence barricades avec des archers ennemis au défense/prise de colline en passant par le massacre pur et dur à l'aide de sulfateuse à flèches. En plus des armes, nos personnages ont différents objets à ramasser : des cristaux pour améliorer leurs compétences, des potions de soin et de magie, des fioles de résurrection et, bien évidemment, de l'or. Et si tous les objets cités servent directement au joueur, l'or n'a absolument aucun intérêt si ce n'est de débloquer des éléments pour créer ces propres donjons ; le jeu permettant la création et le partage de donjons. Des collectibles, et des actions à réaliser, qui donnent des bonus dès l'instant que l'on en a ramassé/fait un certain nombre, ce qui n'est de ce fait pas négligeable pour la progression du joueur. Pour reprendre les différents points abordés de manière plus posée et logique, les personnages sont charismatiques et agréables à diriger, le jeu propose de nombreuses "missions" à accomplir pour progresser plus aisément... néanmoins, ces éléments qui donnent de la dorure à ce jeu sont la plupart du temps "corrompus" par quelques défauts qui cassent l'immersion : la répétition parfois excessive, les doublages limites, quelques bugs franchement frustrants... Cependant, la qualité surplombe véritablement ces petits défauts.
Côté graphique, ce n'est pas immonde. Alors certes... Le jeu est sorti en 2011 mais très franchement, le jeu a un certain charme. Les décors sont gigantesques, les lieux naturels sont beaux et les panoramas véritablement fascinant, au point où l'on regrette presque ce monde semi-ouvert ultra dirigiste. Il en va de même pour les personnages. Côté graphique donc, il y a largement pire mais on aurait largement pu faire mieux.
Au niveau de la musique, je suis désolé de ne pas avoir entendu une playlist complète. Sincèrement, les musiques sont vraiment prenantes, voire même épiques mais on a l'impression de n'en écouter qu'une demi-dizaine... La plupart du temps, on s'aventure dans des niveaux avec, pour seule accompagnements, les bruitages du tableau en cours. Je tiens cependant à souligner que le travail de Kevin Riepl est super et épique par moment ! C'est donc dommage de n'avoir qu'une ou deux pistes vraiment poignantes à écouter.
Hunted : The Demon's Forge est une petite pépite avec, certes, pas mal de défauts. Néanmoins, il y a certaine force qui ne faudrait pas évincer. Ce jeu demeure divertissant et prenant, tant bien en solo que en multi-joueur et fort à parier que l'aspect duo est la pierre angulaire de ce jeu. Le choix de difficulté est large et la durée de vie est variable tout en restant honorable. De quoi passer du bon temps. Pour ma part, je recommande ce jeu pour ces personnages vivants et adorables, son univers foisonnant et son histoire intéressante. Il va sans dire que ce jeu possède quelques défauts notables, capable - et ce fut mon cas - de détruire notre immersion et nous frustrer, mais son ambiance est telle que ce jeu mérite une certaine attention.
Et n'oubliez pas : la Fantasy nous appartient !
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