Temps de jeu:
764 minutes
[critique tirée de mon SensCritique]
Parmi mes univers de Fantasy favoris, la saga littéraire de Cressida Cowell, sublimé par DreamWorks et Dean DeBlois au cinéma, How to Train your Dragon fait largement partie du top 10 : c'est simple, efficace, drôle et c'est de la grande aventure comme on les aime. Les films et les séries ont conforté cette passion inébranlable là où les jeux vidéos ont eu un peu plus de mal (hormis Dragons : l'aube des nouveaux cavaliers, on est plutôt sur un calme plat...). Et voilà qu'un nouveau jeu fait son apparition alors que tout semblait déclarer que l'univers de Harold et Krokmou nous avait fait ses adieux. La surprise a été telle que je me suis empressé de l'acheter et de démarrer une partie. S'il est vrai qu'au premier abord, cette nouvelle aventure semblait pas mal du tout quoique enfantine, au fur et à mesure que le jeu avançait, mon entrain et mes espoirs se sont quelque peu liquéfiés... Comment donc ? Et bien on va voir ça tout de suite !
Déjà, le premier élément qui choque, c'est que le nom de race des dragons n'est pas forcément respecté, du moins pour les Furies Nocturnes. Alors, en vrai, qu'est-ce que cela peut bien faire ? Est-ce que cela a un impact négatif sur l'appréciation du jeu. Bien sûr que non, mais force est de constater que pour un fan de la licence, ça fait un peu mal de débuter l'aventure par une approximation. Autrement, que peut-on en dire, de cette intrigue ? Quelle est plutôt mignonne sans transcender quoi que ce soit. Si les films ou séries nous avaient donné des intrigues pas forcément folichonnes mais qui avaient eu le mérite de poser des questionnements intéressants et de mettre en avant des thèmes matures, ce jeu se permet de rester enfantins avec une histoire de recherche de famille. Et pour ce faire, on va devoir fouiller quelques royaumes en quête d'indices ; en vrai, il suffit de suivre les gemmes de différentes couleurs, de s'arrêter de temps en temps dans des sortes d'arènes où il faudra combattre un certain nombre d'ennemi et d'arriver à la grosse gemme finale pour attaquer la carte suivante, sachant qu'à la fin de chaque royaume, un boss nous attend. Simple, basique et efficace, pour un jeu destiné aux enfants. Car mes canoniques 26 années ont trouvé le jeu plutôt sympathique durant les premières heures, mais cela s'est vite essoufflé à cause d'un système de re-jouabilité rébarbatif destiné dans un premier temps à améliorer au maximum nos dragons jouables, dans un deuxième temps à essayer le mode "défi" qui propose des bonus/malus pour terminer la carte et enfin, dans un troisième temps, rallonger monstrueusement la durée de vie du jeu ! Car pour atteindre le 100% et espérer améliorer nos dragons, il va falloir jouer au moins trois fois chaque carte : soit cinq cartes réparties dans cinq royaumes pour un total de 75 parties ! Et refaire toutes les cartes est tout bonnement d'un chiant extraordinaire puisque même le mode "défi" n'arrive pas à renouveler suffisamment les cartes... On se retrouve donc dans une position où l'on ne parvient à ne faire que la moitié du jeu où les dragons ne seront pas améliorer de manière optimale, où le mode "défi" ne sera même pas essayé puisqu'on en aura déjà marre et où les récompenses ne seront pas débloquées puisqu'on aura arrêté depuis longtemps. Ainsi, l'intrigue reste enfantine mais la manière de présenter le jeu et de clore l'histoire est très mal pensée, surtout lorsque cette dernière est surtout destinée à des enfants qui n'auront, clairement, pas la patience d'aller jusqu'au bout, le jeu demandant bien trop d'efforts et de patience.
Concernant les personnages, nous pouvons incarner tout au long de l'aventure un total de quatre dragons, possédant des attaques et des caractéristiques qui leurs sont propres. A savoir Tonnerre (foudre), Bissocorn (feu), Wu et Wei, (feu et glace) et Panache (onde). Une bonne petite compagnie dont on regrette presque, à l'image de ce que la licence nous avait proposé avec les dragons de Harold et ses amis, un manque d'interaction véritable entre eux. Et le problème, malgré une certaine recherche quant à la personnalisation de nos dragons, c'est qu'on s'arrête là. Donc, pas d'interactions, pas de moments joviaux... Et c'est vraiment dommage car on perd selon moi beaucoup en émotivité et en implication personnelle. Et c'est un "je m'en foutisme" concernant nos dragons héroïques que l'on retrouve dans les arbres de compétence dédiés à chacun : en récoltant des gemmes, nous avons la possibilité de les améliorer : points de vie accrus, meilleure attaque et défense... mais tout semble morne et sans réelle identité, à tel point que l'on en vient presque à oublier cette possibilité d'amélioration qui, de toute façon, n'a guère de véritable schéma d'optimisation. C'est un arbre de compétence lambda présent uniquement pour dire qu'il est présent...
Ce sont donc des compagnons avec de bonnes bouilles mais que l'on aurait voulu plus vivants dans leur manière d'être et d'agir.
Pour la patte graphique, si nous ne sommes pas sur du mauvais, nous ne sommes clairement pas sur du très bons. Les différentes cartes et les différents royaumes sont intéressants, assez variés avec des passages plus recherchés que d'autres mais dans l'ensemble, c'est tout de même assez moyen. Et c'est quelque chose que l'on ressent dans les quelques cinématiques présentées qui sont vraiment pas très attrayantes, avec une sensation de lourdeur dans les mouvements. Très clairement, le jeu ne brille pas pour sa qualité graphique mais le tout demeure suffisant pour ne pas être son talon d'Achille.
Pour les combats, nous sommes face à quelque chose de... particulier Dans le sens où nous avons, pour les quatre dragons, de bons enchainements de coups, un équilibrage correct entre nos héros et les différents ennemis qu'ils rencontrent, mais également quelques points noirs. Le premier, le plus perturbant, concerne Tonnerre et ses enchainements : il m'est arrivé que mon dragon, en plein milieu d'un combat, se mette à frapper dans la direction opposée. Et enfin, au fur et à mesure que le jeu avance, on en vient à utiliser qu'un seul type d'attaque contre les ennemis, ce qui amplifie l'aspect rébarbatif que le jeu possède déjà à cause de ses cartes.
Pour les décors et les différents lieux, on reste sur des environnements qui rappellent le fameux monde caché du troisième film - et sûrement est-ce ce dit lieu dans lequel nous circulons. Mais outre l'aspect nostalgie et clin d’œil, si les biomes sont assez variés, on reste sur des décors assez ressemblants (l'aspect des roches, des cristaux...). Sans compter que la qualité graphique n'aide pas forcément à bien se projeter bien que l'impression de verticalité donne quelques bons moments... Ce sont des décors classiques qui ne resteront donc pas forcément en mémoire mais qui ont au moins le mérite de partager les souvenirs du monde caché.
Pour les musiques, là où John Powell proposait une excellente composition dans les films et les séries, c'est le compositeur Chris Winter qui s'attaque à la musique de ce jeu. Et c'est un pur bonheur de voir que l'on a toujours des musiques épiques et exceptionnelles pour un opus de cette licence. C'est le meilleur point que l'on peut relever pour ce jeu : les musiques reprennent à la perfection les idées de John Powell. Une mention spéciale à la musique du menu !
Dragons : Légendes des neuf royaumes est un jeu qui avait un matériel intéressant entre les mains mais qui, probablement par soucis de proposer un divertissement surtout accessible pour les enfants, n'est pas forcément allé au bout de ses idées. Il n'empêche que le jeu reste jouable et, bien entendu, appréciable pour tous les passionnés de la licence. Il n'empêche qu'il subsiste à la fin de notre expérience une petite déception, de voir que l'on a eu le droit qu'à ça... Je suis prêt à le recommander uniquement pour avoir le loisir d'écouter les musiques, le reste étant à mon goût trop simpliste, ou inachevé.
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