Temps de jeu:
24 minutes
Soyons francs, je n'ai acheté ce jeu que pour réaliser cette évaluation, ayant passé 8 heures dessus chez un tiers. J'ai donc pu tester plusieurs parties avec la France, le Brésil, la Nouvelle Zélande et enfin le Brunei.
En ce qui me concerne, superpower 3 est un raté comme on en voit peu, ne parvenant même pas à égaler SP2, lequel date quand même de 2004. Faut le faire.
Les graphismes.
Dès l'écran d'accueil, on se rend compte des limites de la bête : on choisit entre le plein écran et le fenêtré. Si vous prenez la seconde option, une partie du menu disparaîtra dès que vous voudrez jouer en 2k ou plus. Dès lors, vous serez contraints de jouer en 1024. En 2022, ce n'est pas acceptable, tout simplement.
L'éditeur de personnage.
D'une part, il fonctionne bien, mais il pose plus de question qu'il n'en résout. Le jeu insiste sur l'importance de la langue et de la religion de votre personnage, mais concrètement, cela n'a aucune utilité. Alors pourquoi le préciser ? A mon avis, des mécaniques de soulèvements ou de guerres civiles basées sur l'ethnie, la culture, la religion devaient être prévues, mais ont été abandonnées en chemin. C'est dommage.
La localisation.
Mal faite, mal finie. Certaines infobulles ne sont pas traduites, et d'autres n'ont aucun sens. Ainsi, on lira "si vous accumulez trop de dettes, votre pays deviendra insoluble". Oui, c'est présent dans le jeu. Par ailleurs, plusieurs icônes sont manquantes.
Le tutoriel.
Il brille par son absence. On trouve cependant 3 ou 4 courtes vidéos, en anglais, et non sous-titrées. Ca rejoint la localisation indigente.
La population.
Plein de données, mais dont ignore l'utilité dans le jeu. Je suis tout à fait d'accord que l'on me parle de masculinité, d'individualisme et de culture d'obéissance, mais j'aimerais quand même avoir une explication sur son rôle et sa finalité.
A contrario, au niveau de la politique intérieure, c'est le vide total. Aucun sondage sur l'opposition, ni sur son positionnement dans l'échiquier politique. Pas de campagne électorale du tout. C'est simple, un pop up m'a informé que j'avais été réélu. C'est une blague ?
L'économie:
D'une part, elle n'est pas très personnalisée. Par exemple, que vous ayez des côtes ou pas, nulle trace d'industrie de la pêche .. Elle n'est pas davantage informative. Pour développer un secteur, vous devrez investir dedans, ce qui est logique, et vous aurez donc un impact environnemental (pollution, déforestation, ou occupation de terres arables). Alors, si vous avez les données avant d'investir, vous ignorez l'impact que vos futurs investissements pourraient avoir: c'est la surprise du chef !!
Le budget
le même amateurisme règne dans ce domaine. Les curseurs sont imprécis au possible, et en prime vous ne connaissez pas l'effet, là non plus, de vos décisions.
Je prendrai l'exemple de l'éducation : vous augmentez le budget, ce qui sur la papier est une bonne chose, puisque vous pourrez développer le recherche civile ou militaire, ou encore le secteur tertiaire. Sauf que vous ne savez pas d'où vous démarrez, ni où vous arriverez. Il n'y a tout simplement aucun graphique du taux d'éducation de votre population, que ce soit en fonction de l'âge ou autre. Il n'y a rien pour le primaire, secondaires, supérieur, universitaire. Vous allez complètement en aveugle. Vos investissez dans des secteurs sans même savoir si vous aurez assez de personnel qualifié pour le travail. Du grand n'importe quoi !
Même chose pour les infrastructures, c'est la grande inconnue.
La dette, également. Si vous avez des fonds propres, vous pourriez être tenté de faire des remboursement anticipés. dans le cas de l'amérique du sud, c'est crucial tant le remboursement annuel pèse sur le budget. Eh bien non, c'est impossible. Vous continuez à rembourser pendant 20 ans, parce qu'il n'y a pas non plus d'étalement. Et quant au taux d'intérêt, je n'en ai pas vu mention, je me dis donc qu'il doit être fixe, que vous soyez vertueux ou pas .
Politique:
Quelques mots pour une grande absente. Vous ne connaissez pas votre place sur l'échiquier politique, ni celle de vos adversaires, d'ailleurs. Il n' y a du reste pas de représentation du spectre politique où que ce soit. Ce ne serait pourtant ni du luxe, ni bien difficile.
Du coup, pas de politique sociale du tout, et quant à la politique éco, je vous en ai parlé plus haut. Dans les faits, il est impossible d'opérer la moindre dépense sociale. Ce qui mène à un autre énorme problème: le chômage. C'est simple, j'ai pu maintenir une croissance à près de 3%, et le chômage n'a jamais cessé de monter. Ce qui assez logiquement à fait baisser mes revenus de façon drastique. Du grand n'importe quoi.
La diplomatie.
Simpliste et peu ergonomique.
Pour ma part, je n'ai pas pu remarquer si mes traités avec un pays donné pouvaient influencer mes relations avec un autre pays. Une alliance avec l' Iran pourraient-elles me valoir une mise au ban avec les USA ? Mystère.
Quant à l'ergonomie, justement : si vous voulez faire un traité rapidement, vous avez un menu de sélection rapide pour les pays alliés ou en guerre. Pour les autres, vous devrez fermer les menus, chercher le pays sur la mappemonde, le sélectionner et ouvrir à nouveau le menu diplomatique.
Préhistorique.
A ce stade, j'ai jeté l'éponge sans même me lancer dans une guerre. Pour une guerre, il faut des alliés, une armée, des ressources, une industrie correcte, un ennemi qui ne vous tienne pas par les cou....es. Franchement, vu les problèmes en amont, ça ne m'a même pas donné envie de m'y mettre. Le menu militaire est crade, en plus d'être illogique. Vos chars du XXI eme siècle ont pour icônes des chars de la 2nde GM. Stupéfiant, mais rigoureusement exact.
En conclusion, Superpower 3 est un jeu particulièrement raté auquel je cherche vainement la moindre qualité, réalisme, ou encore aspect pédagogique voire sociologique. Il y a probablement de bonnes idées, mais aucune n'est implémentée comme il se doit, et l'ensemble n'a aucun sens. En, l'état, y jouer relève du supplice. Les raccourcis clavier sont rares et insuffisants, il n'y a qu'une vitesse de jeu, etc ...
A ce stade, le mieux est encore que l'éditeur le retire et rembourse tout le monde. Ensuite, à lui de le reprendre de fond en comble et de le sortir à nouveau dans un délai de 6 à 18 mois. S'il espère résoudre les failles et remonter la pente avec quelques patches, il se berce d'illusions. On ne revient pas de 8% d'opinions positives par un coup de baguette magique.
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