Temps de jeu:
921 minutes
Il y a environs trois ans, je découvrais le jeu Fear & Hunger. Magnifique par son ambiance onirique et répugnante, terrifiant par sa boucle d'apprentissage et l'implacabilité de ses combats, il m'avait laissé à penser que j'avais trouvé l'unique pendant à Dark Souls en format rpg tour par tour sur PC. C'était avant de me plonger dans The Heart of Darkness.
Vous l'aurez compris, HoD est un rpg piochant allègrement les concepts intéressants et un certain nombre de designs de la série des Souls. On y incarne un mercenaire sans histoire et sans nom qui se voit remettre par le seigneur du royaume de Haillard la mission de pénétrer à l'intérieur du Sanctuaire des Ténébres, de tuer la sainte qui se trouve au dernier sous-sol et de ramener son coeur encore palpitant au roi. A priori un boulot d'interet général, puisqu'abattre la gueuse devrait permettre de dissiper la corruption dont elle s'est imprégnée il y a longtemps pour protéger le royaume, mais qui est en train de lui échapper progressivement.
Pourquoi est-ce que je vous dis ça ? Parce que HoD est un jeu beaucoup plus accessible et compact qu'un Dark Souls, entre autre parce qu'une "run" avec une classe ne dure qu'une quinzaine d'heure. Plus compact mais pas moins riche.
Pour explorer le sanctuaire vous devrez choisir entre 6 classes de personnages ayant leur propre sets de compétence et d'apparence, de plus vous serez amenés à découvrir au fil de votre aventure une douzaine de compagnons que vous devrez équiper et faire monter de niveau pour former un trio efficace. Ils ne sont pas très loquaces, mais chacun a une petite histoire remarquable.
Comme dans un souls, vous pourrez monter de niveau uniquement grâce aux rubis/points d'expérience/monnaie du jeu que vous obtiendrez en affrontant des ennemis ou en vendant des objets. La limite de niveau est de 10 pour tout le monde, ce qui fait que vous ne devrez pas vous reposer sur vos statistiques pour remporter les combats, mais plutôt sur les associations d'équipements que vous pourrez trouver tout au long de l'aventure ainsi que sur la mise au point de synergies efficaces avec vos compagnons.
On peut aussi noter comme point commun avec la licence from software que bien que le jeu soit assez linéaire, chaque nouvel environnement représente un étage vaste voire labyrinthique qui récompense grandement l'exploration. Parlez aux personnages, tâtez les murs pour découvrir des passages secrets, prenez le risque de vous perdre un peu... et le jeu vous filera un pièce d'équipement ou même l'accès à une zone secrète.
En mode de difficulté normale le jeu est relativement simple et ne vous encourage à farm que si vous souhaitez récolter des ingrédients pour la création d'objets uniques. Les ennemis sont visibles à l'écran et sont esquivables pour la plupart si vous courez, ce qui fait que vous pouvez vous focaliser sur l'exploration et l'affrontement des boss. Ceux-ci sont gérables tant que vous ne faites pas n'importe quoi et seuls les 3-4 de fin m'ont vraiment donné des sueurs froides. Au pire, vous pourrez récupérer vos rubis perdus à des endroits précis de chaque étage.
Comme dans un souls vous aurez accès peu après le début du jeu à un Hub où vous pourrez monter de niveau, gérer vos compagnons, faire fabriquer des choses et vous ressourcer en bonne compagnie. Ne prêtez pas attention aux carcasses de poupées dans les coins.
Soyez prévenus qu'il y a beaucoup de contenu déprimant ou horrible distillé à petites doses dans ce jeu, et qu'il n'est pas rare de voir un PNJ succomber à la folie à cause du Sanctuaire. Ces scènes sont diablement bien écrites, et les artworks ainsi que les environnements sont souvent perturbants à souhait. Cela vaut aussi pour le patch qui ajoute le contenu boulesque : les scénettes entourant les histoires de six des boss sont si tragiques que vous n'aurez envie que de vous blottir dans les bras aimants d'Alma, votre "gardienne du feu".
Que reste-t-il à dire sinon qu'il y a trois fins possibles au jeu, que les musiques sont généralement trop discrètes pour être notables... et que si ce jeu emprunte certains de ses oripeaux aux souls, il est son propre théâtre avec ses acteurs, ses effets de scène et ses différents actes. Il y a même un donjon complètement original à débloquer près de la fin d'un scénario si vous pensez que vous n'avez pas assez de challenge. Tout ça pour 17 balles, à la louche. Ce serait dommage de passer à côté.
Le Ciel vous tienne en joie.
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