Avis sur Before I Forget

[code]Suivez le curateur des coups de cœur et des nombreux jeux auxquels j'ai joué https://steamcommunity.com/groups/LEDODO/curation[/code] Before I forget est une très courte histoire (1h, 2 si vous le refaite avec les commentaires des devs), ce que je ferai sans doute car le processus de création de ce jeu m’intéresse. On suit une journée d'une personne atteinte de démence. Elle ne sait plus où elle est, pourquoi elle est là,...et qui est cette Maria qui lui laisse des messages sur des post-it?… je ne vais pas détailler plus, c'est déjà suffisamment court. L'écriture est excellente et pertinente. Jeu réalisé lors d'une Gamejam que j'imagine avoir été sur le thème de la santé mentale, avec un style en Cell-shanding, quelque chose comme ça. Il n'y a quasi aucune action si ce n'est cliquer sur les objets et entendre le commentaire du personnage. On sent qu'un médecin a été consultant, il y a, que je sache, une vraie justesse, dans la mise en scène et les situations que le personnage subis. Cela dit, je regrette que le jeu ne soit pas plus long, le peu de situations proposées m'ont serré le cœur, j'aurais voulu que ça aille encore plus loin, oui je suis masochiste. D'autant que la fin est un poil romantisé, j'ai pas trouvé qu'elle avait sa place par rapport au reste du propos du jeu. Cela dit, c'était intense, questionnant et franchement bien-fait. C'est rare les jeux qui questionne la santé mentale, qui reste un sujet tabou, du moins la dégénérescence de certaines personnes et de leurs facultés au cours du temps. La folie génétique, innée, elle, par contre est fortement documentée, mise en scène, écrite, … deux folies, deux traitements. La démence fait bien plus peur que la psychopathie, au point qu'on préfère en faire un sujet caché. J'ai passé mon week-end à écouté un album de 6 h sur la représentation musicale qu'on pourrait faire d’Alzheimer, puis j'ai joué à Before I forget...je suis dévasté. Même si BiF est bien moins violent dans sa représentation de la démence que l'album de musique (ouep,...), çà été difficile mais je remercie les développeurs pour cette expérience assez douce pour ne pas révulser totalement le joueur qui aurait un peu peur mais suffisamment directe que pour qu'on se pose des questions et qu'on réfléchisse à son propos. Je dois passer à autre chose,...mais je me souviendrai de BiF.

[b]Lorsque j'entends ce prélude de Bach.[/b] Sunita est une brillante scientifique spécialisée en cosmologie. Elle est mariée avec Dylan, un célèbre musicien qui multiplie les tournées triomphales à travers le monde. En attendant le retour de son chéri, elle déambule dans son appartement où des objets lui rappellent comment est née sa passion pour les étoiles ou certains épisodes de son idylle avec son époux. Certains détails curieux vont finir pas attirer son attention. [i]Before I Forget[/i] raconte la vie présente de son héroïne à travers sa perception de son passé et se présente sous forme de [i]walk sim[/i]. On peut la plupart du temps se promener librement pour explorer l'appartement. L'examen de certains objets ou la lecture de quelques écrits peut parfois déclencher une cinématique ou une séquence se déroulant ailleurs. Le scénario impose néanmoins un déroulement linéaire des différents événements qui vont survenir. J'ai bien aimé la mise en scène des souvenirs effacés qui resurgissent soudain, la représentation visuelle de la prise de conscience de ce qui se passe et de ces détails anodins du décor quotidien qui (re)prennent réalité quand on prend le temps de s'y intéresser vraiment à nouveau. La musique, très présente, contribue efficacement à l'ambiance émouvante. Le doublage (en anglais), très correct, donne vie aux personnage dans les situations évoquées. Je suis moins convaincu par la typographie et la taille des sous-titres FR mais ils ont le mérite d'exister. Le gros défaut du jeu est surtout qu'il se dévoile beaucoup trop dans sa présentation sur la page du magasin! De plus, dès le début, les indices sont trop évidents, on comprend ainsi beaucoup trop vite toute l'histoire et on devine donc sa conclusion évidente. Il y a des vraies maladresses dans la construction du scénario, comme si on avait mis tous tous les chapitres du récit dans le désordre. Le jeu a été créé à l'origine lors d'une [i]game jam[/i], puis davantage développé ensuite, notamment l'aspect audio. L'aventure dure à peine 1h. Terminer une première fois le jeu permet de débloquer en bonus les commentaires des devs (en anglais sans sous-titres). Des bulles flottant dans le décor apparaissent et on peut librement à tout moment démarrer/stopper l'écoute en interagissant comme avec n'importe quel lecteur audio. A noter encore que le studio [i]3-Fold Games[/i] est composé exclusivement de deux femmes (Claire Morwood à la programmation et Chella Ramanan pour la narration) qui ont pour objectif d'améliorer le représentativité des minorités dans le jeu vidéo. L'héroïne de ce jeu est ainsi d'origine indienne et la culture de son pays y est évoquée. Je vais garder un oeil attentif sur ce studio, même s'il n'y a pour l'instant, à ma connaissance, aucune annonce de deuxième jeu. Un titre pour lequel les amateurs de jeux narratifs devraient peut-être se laisser tenter pendant les soldes.