Avis sur FRACTER

Petit jeu de casse tête avec une ambiance sympa. Fini en 3 heures avec toute les âmes trouvées.

[b]Entrer dans la lumière (comme un insecte fou).[/b] [i]FRACTER[/i] se distingue dès le premier regard porté sur lui par sa DA mettant en scène l’ombre et la lumière. Les graphismes s’habillent de noir et de blanc, laissant quelques zones en diverses nuances de gris, pour esquisser le contour de décors essentiellement minimalistes mais toutefois rehaussé par quelques élégants détails ici ou là. L’éclairage intimiste autour du personnage qu’on dirige contribue de façon esthétique à l’ambiance tout en assurant la visibilité nécessaire pour toujours comprendre ce qu'il faut faire. La recette est certes évidemment bien connue mais elle fonctionne toujours aussi bien. On contrôle une fillette en vue isométrique à travers des puzzles dans lesquels il faut manipuler divers mécanismes : boutons à actionner, plateformes à déplacer, projecteurs à orienter pour diriger un rayon lumineux ou encore cubes à pousser. La difficulté reste peu élevée mais c’est distrayant car les puzzles sont relativement variés et le level design soigné. Il y a également une dimension «infiltration» lors de certaines séquences lors desquelles il faut éviter des ennemis qui patrouillent dans des labyrinthes ou éventuellement les désintégrer dans la lumière. Ces passages ne vont convaincre ni les spécialistes de la progression discrète ni les fanatiques de réflexion mais je trouve que c’est une transition originale entre deux séries de puzzles et que ça s’accorde assez bien avec l’ambiance générale. J’ai principalement deux reproches à faire au jeu. D’abord, je me suis plusieurs fâché avec la caméra quand elle empêche de bien voir ce qui se passe devant le personnage quand il se déplace. Mais là encore, c’est une technique bien connue des survial-horror pour entretenir la sensation de danger et augmenter les effets de surprise. Et puis, les contrôles sont réduit au plus simple, à savoir seulement 4 touches pour que le perso se déplace et réalise ses actions (se positionner au bon endroit, pousser un mur ou un cube) et la souris pour manipuler certains éléments du décor, mais ils manquent parfois de précision. On se retrouve très facilement à déplacer involontairement un cube alors qu’on voulait simplement passer à côté de lui et ce n’est pas un simple détail quand on se retrouve obligé de recommencer le niveau car le cube est bêtement coincé contre un mur. Peut-être la conséquence d’un jeu sorti initialement sur mobile puis ensuite plus récemment sur switch et peut-être que l’utilisation d’une manette à la place du combo clavier-souris peut aider. Les 7 niveaux se terminent assez rapidement (entre 2 et 3h) mais chacun est facilement rejouable, par exemple pour ceux qui veulent obtenir tous les succès qui consistent notamment à compléter un niveau sans être repéré, récupérer des âmes lumineuses ou finir le jeu sans mourir une seule fois. Juste un mot pour dire qu’il existe bien un semblant d’histoire anecdotique et que les niveaux sont rythmés par des phrases philosophico-poétiques sans grand intérêt. Des trucs du genre que la lumière est au bout du tunnel ou que le soleil se lève à la fin de la nuit. Je suis curieux de voir les prochaines créations du studio [i]4L Games[/i], basé à Toronto (Canada), en espérant que le talent artistique sera davantage mis en valeur par un contenu plus élaboré. Si ce n’est le prix probablement un poil trop élevé, je recommande volontiers [i]FRACTER[/i] aux amateurs du genre.