Temps de jeu:
979 minutes
J’ai toujours été fasciné par ces jeux pour qui l’histoire est essentielle et qui parviennent à la raconter sans dire un mot. Là où certains d’entre nous se sentiront frustrés d’obtenir au mieux des réponses nébuleuses, au contraire, je m’enthousiasme. Que veux-tu… l’idée qu’on laisse à mon imagination la liberté d’écrire une partie du voyage me réjouit. Si tel est également ton cas, le charme d’[i][b]Aporia : Beyond the valley[/b][/i] risque fort d’opérer.
Me concernant, il ne pouvait que faire mouche. Et pour cause, il coche bon nombre de cases chères à mon cœur – j’y reviendrai. Avant de t’expliquer ce qu’est [i][b]Aporia : Beyond the valley[/b][/i], laisse-moi toutefois te dire ce qu’il n’est pas : un simulateur de marche. Non, cent fois non, il n’en est pas un ; sans quoi [url=https://store.steampowered.com/app/257510/The_Talos_Principle/][i][b]The Talos Principle[/b][/i][/url] en est un également. [i][b]The Witcher 3[/b][/i] aussi, tant qu’on y est... Un jeu n’est pas un simulateur de marche au prétexte qu’il faut marcher pour le parcourir, mais bien parce que la marche en est une composante à la fois centrale et déterminante (Cf [url=https://store.steampowered.com/app/520720/Dear_Esther_Landmark_Edition/][i][b]Dear Esther[/b][/i][/url]).
Cela étant dit, revenons donc à ce qu’est [i][b]Aporia : BtV[/b][/i]. Mais pour ce faire, plantons d’abord le décor : tu incarnes… disons une personne, qui s’éveille dans une sorte de sarcophage, au beau milieu d’un temple en ruines. Après un long sommeil. Un long, très long sommeil ! Du genre qui se compte en siècles. Et qui réduit en poussières ta civilisation, autrefois florissante… Tout naturellement, ton but consiste dès lors à découvrir ce qui l’a menée à son extinction. Nul ne peut t’éclairer, aussi dois-tu te mettre en quête d’étranges piliers. Chacun d’eux te révélera un pan de cette histoire, à travers une série de six tableaux animés façon théâtre de papier.
Aucun texte donc, aucun document écrit, aucune ligne de dialogue. Certains détestent, car ça laisse inévitablement ici ou là de petits trous dans la narration, mais moi j’adore ! Bref, à partir de là commence l’exploration. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que tu en prends plein les mirettes ! Malgré des textures pas franchement folichonnes (pour peu que tu t’écartes beaucoup des sentiers battus, tu peux même dénicher des raccords pas très catholiques) et un horizon qui semble parfois découpé à la serpe, les effets de lumière sont tout bonnement spectaculaires. C’est bien simple, [i][b]Aporia : BtV[/b][/i] est une invitation à la contemplation. Je crois n’avoir jamais autant pressé la touche F12 que dans ce jeu…
https://steamcommunity.com/sharedfiles/filedetails/?id=2332980765
À cela s’ajoute d’ailleurs une ambiance sonore d’excellente facture. Nombre de bruits agrémentent l’exploration, en particulier des animaux et d’autres… choses. De quoi nourrir ton imagination pendant que tu déambules. Au fil de ce pèlerinage, tu découvriras alors tout ce que cette civilisation a laissé derrière elle. Notamment ces fioles emplies d’un liquide ambré, lequel est nécessaire pour accomplir quantité d’actions : raviver ces piliers mentionnés plus haut, ainsi que divers mécanismes, allumer des torches ou encore accélérer la croissance de plantes curatives. À moins de jouer les yeux bandés, rassure-toi, les occasions de se blesser ne sont pas légion.
De temps à autre te seront par ailleurs soumises des énigmes. L’une exigera par exemple que tu emploies des poids à bon escient, l’autre des volumes – rien dont un peu d’observation, de logique et d’intuition ne sauraient venir à bout. Sans jamais révolutionner le genre, elles n’en demeurent pas moins bien conçues. Toujours est-il que chacune d’elles débloquera un sigil, lequel fera office de clé. Et ouvrir une porte, je ne t’apprends rien, n’est autre qu’une incitation à poursuivre.
Mais là où [i][b]Aporia : BtV[/b][/i] tire son épingle du jeu, c’est quand il s’agit d’équilibrer cette recette. Aussi bien du reste concernant ses composantes principales que sont puzzle et exploration, qu’en matière de rythme. Ce sont ainsi cinq niveaux que tu devras traverser, chacun étant plus ou moins vaste et linéaire. En véritable petit monde ouvert, le troisième d’entre eux constituera l’apothéose de cette promenade (apothéose en de très rares occasions entachée de ralentissements). Enfin, « [i]promenade[/i] »… ce mot n’est pas toujours approprié. Disons simplement [spoiler]qu’un élément perturbateur viendra quelque peu épicer l’aventure aux trois et quatrième niveaux[/spoiler].
Si [i][b]Aporia : BtV[/b][/i] ne propose au fond rien de révolutionnaire, il s’avère néanmoins bien plus que la somme de ce qui le compose, surtout grâce à l’équilibre qu’il parvient à créer. Puzzles, exploration, narration et contemplation, le tout saupoudré de mystères, autant d’ingrédients dont je me suis délecté.
[code]Vous avez aimé cette évaluation ?
Retrouvez-en d'autres en suivant notre curation : [url=https://store.steampowered.com/curator/9753228/][u]On les préfère froids[/u][/url].
Et pour ce qu’il vaut mieux éviter comme la peste, c’est par ici : [url=https://store.steampowered.com/curator/18976233/][u]La Purge[/u][/url].[/code]
👍 : 19 |
😃 : 0