Temps de jeu:
4491 minutes
Sans les évaluations dithyrambiques, je ne me serais pas arrêté sur cet énième produit RpgMaker vendu par un trailer très kitsch. Après une soixantaine d'heures passées sur Einlanzer, je me sens obligé de laisser ici quelques mots pour le francophone fan de Jrpg qui passerait par ici : Madame, Monsieur de passage, faites halte, ce titre vaut la peine de s'y intéresser.
Si Einlanzer ne transpire pas l'originalité sur la forme, en revanche, il se démarque sur la finition. Steam ne manque pas "d'hommages" en tout genre aux Jrpg d'antan, qui se bornent à en reprendre quelques caractéristiques pour attirer à bon prix le nostalgique. Ce n'est pas le cas de cet Einlanzer.
Son premier point fort : le scénario. On a plusieurs fois l'impression de toucher au dénouement de l'aventure, et paf, un rebondissement tombe, et donne un nouveau souffle à l'histoire. Les ressorts de l'intrigue sont classiques, mais assez maitrisés pour tenir en haleine jusqu'au bout, et susciter une larmichette une fois arrivé, enfin, à l'épilogue. L'histoire parvient en plus à intégrer quelques "choix" moraux proposés au long de l'aventure, sans créer de cassure avec le fil rouge de l'histoire, ni paraitre totalement cosmétiques ou incongrus. On aimerait pouvoir en dire autant de certains titres à gros budget récents.
Le deuxième point fort : l'équilibrage. J'ai terminé le jeu en mode "difficile", et, pour une fois, le terme "difficile" n'est pas usurpé. Le jeu est exigeant, et il ne suffit pas de grind pour venir à bout de n'importe quel obstacle (d'ailleurs, on finit sans forcer au lvl max bien avant d'atteindre le dernier boss optionnel). Je n'ai pas trouvé non plus de stratégie ultime susceptible d'être répétée en boucle. Chaque personnage a ses forces et faiblesses (dont certaines vont dépendre d'une spécialisation irrévoquablement choisie au début), et son intérêt selon la situation, avec un équipement et un soutien approprié (à part peut-être Borm, sauf à lui donner certains skills uniques).
Le troisième point fort, qui rejoint les deux premiers : la quantité assez incroyable de contenu. Dans la pure tradition des (bons) Jrpg, chaque personnage de l'équipe a le droit à ses moments de gloire et de misère, et le grand finale n'arrive qu'au terme d'une longue quête faite de moult rebondissements, de quêtes subsidiaires et de donjons juste assez tordus pour donner une impression de variété à un contenu de prime abord assez aride.
Et les points négatifs dans tout ça ? Le jeu n'est disponible qu'à condition de lire l'anglais, mais je suppose que ce n'est pas un obstacle insurmontable à ceux qui se seront seulement arrêtés sur la page de ce jeu. Par ailleurs, c'est du Rpgmaker. Le créateur du jeu a manifestement préféré investir sur le fond que sur la forme. Il y a cependant mis toute sa passion, et parvient à transmettre des émotions. C'est à mon avis assez rare pour être souligné.
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