Temps de jeu:
23 minutes
Rejoindre la Purge, quelle riche idée ! Tous ces jeux moisis qui n’attendent que nos plumes taquines, tous ces joueurs curieux avec qui rire en pointant du doigt des développeurs incompétents et/ou malhonnêtes… Tout cela ne sera que plaisir et rigolade, n’est-ce pas ?
C’est en gros ce que je me suis dit avant d’envoyer ma candidature pour intégrer ce groupe plein de promesses. Que le Grand Ordinateur me pardonne mon infinie naïveté !
Aussitôt que je cherchais un jeu dont je pourrais me moquer, je comprenais dans quel cauchemar je m’étais plongé. Les pages du magasin faisaient défilé devant mes yeux hagards un nombre impressionnant de titres tous plus misérables les uns que les autres. J’avais le sentiment d’être dans un orphelinat au fin fond d’une cité minière. Sauf que les enfants qui se présentaient à moi n’étaient pas là suite à un destin tragique genre la guerre. Non, ces enfants étaient là car ils étaient trop moches et cons et que leurs parents n’avaient pas supporté l’idée de devoir partager leur vie.
J’en cherchais un à mon goût avec derrière la tête l’idée malsaine de rire de lui et de le mal traiter. La tâche s’avéra plus pénible que je ne le pensais. Je jetais finalement mon dévolu sur ! That Bastard Is Trying To Steal Our Gold !, las d’écraser des cigarettes dans mon cendrier en regardant bien trop de trailers bien trop pathétiques. Et je ne sais pas si je dois m’en réjouir, mais je peux vous assurer que ce jeu a toutes les « qualités » pour rejoindre la vitrine crado de la Purge.
Si la misère était un jeu de cartes, That Bastard n’aurait peut-être pas tiré tous les as mais il aurait quand même une main bien garnie. Dès le menu affiché, on se demande si le jeu n’a pas été développé pour soutenir l’industrie des anti-dépresseurs. Prenons par exemple la couleur de la typo, j’ai vérifié dans un nuancier, c’est du jaune « disette ». Le menu des options est triste comme un frigo vide et la musique… rhooo la musique. Assez chiante pour pousser un ascenseur au suicide, la B.O est composé de 5 morceaux comme autant d’odes à l’ennui que l’on peut retrouver sur incompetech.com, un site dont le nom fait quand même vachement penser à incompétence. Je me demande encore pourquoi ils se sont sentis obligés de les créditer sur l’écran titre. Sans doute n’ont-ils pas eu le courage de coder un vrai écran de crédits, ce qui serait bien à l’image de ce jeu qui transpire la flemme.
Venons-en aux faits : le jeu en lui-même est une sorte de Lode Runner pour neurasthénique, 386,7 Mo de pure grisaille assemblés en puzzles chiants à mourir où notre personnage déambule avec l’entrain d’une biscotte molle, se frayant un chemin à travers la roche à l’aide de bâtonnets de dynamite à la physique hasardeuse dans le but de voler de l’or, butin qui est allez savoir pourquoi représenté sous forme de pommes.
Revenons un peu sur la physique, on ne peut pas dire qu’elle soit désastreuse, elle est juste, comment dire… complètement boring. L’inertie dans les mouvements, la façon dont on est repoussé des blocs quand on saute trop près d’eux, tout est pénible au possible. Et cette façon que le perso a de battre des jambes en l’air, pitié…
Et autant vous dire que les niveaux respectent parfaitement la charte de platitude que les dévs se sont imposée. En plus d’être aussi vides que moches, le gameplay les rend horriblement longs et devoir les recommencer en cas d’échecs est une épreuve à laquelle je n’ai pas survécu plus de trente minutes.
Le pire dans tout ça, c’est qu’il nous faut débourser 2,99€ pour s’offrir cette purge. À ce prix-là, mieux vaut se payer deux potages tomate au distributeur de la gare du plus paumé des patelins, ça sera plus palpitant.
Cerise sur le pompon : sur la page du store consacrée au jeu, un type atteint d’un cancer du cerveau nous demande d’acheter le jeu pour financer ses soins… Ouais… Ce jeu, moi je vous le dis, c’est le suicide du fun.
À bon entendeur…
👍 : 6 |
😃 : 10