Temps de jeu:
1072 minutes
Jeu aux allures assez sympathique, du moins au premier abord. Réécriture parodique de Naruto qui a tendance à penser qu'ajouter "fucking" devant chaque mot rend tout drôle. Cela devient vite lassant et le joueur, fatigué, se mure dans une indifférence immuable face aux tentatives humoristiques des développeurs. Humour de potache ! Encore le niveau d'anglais est-il accessible. On comprend sans peine, nous pauvres français abonnés au mutisme en cours d'anglais, ce qui est attendu de nous, où nous devons aller, ce qu'il faut faire. Mais s'il n'y avait que l'humour douteux pour rendre ce jeu infréquentable, ce serait merveilleux !
Pour commencer, ce jeu vous accueille avec délicatesse. Il ne vous oppose aucune réelle difficulté et vos personnages montent très rapidement de niveau, même contre des monstres de 10 niveaux inférieurs au vôte. Par ailleurs, le style old school de ce rpg ne manquera pas de charmer les adeptes du c'était-mieux-avant. Jusque là, le joueur se dit qu'il peut passer un agréable moment sur ce jeu. Sans aller jusqu'à révolutionner les notions de game-play ou d'humour, il promet de récompenser les quelques heures qui se dessinnent devant nous.
"Tout est donc pour le mieux, vieil homme moustachu ?"
Non, petit démon, car ce jeu est faux et menteur. Combien de fois allez-vous vous dire que vous touchez à la fin sans jamais y parvenir ? Impossible de savoir jusqu'à quel point les développeurs sont allés dans l'histoire de Naruto. Mais le pire, c'est que, sans trop vous forcer, vous atteignez assez rapidement le niveau maximum, 50 (ou s'il est possible d'aller plus loin, mes personnages s'y refusent obstinément). Qui ne se dirait donc pas que la fin est proche ? Et pourtant, l'histoire s'étire et s'étire, comme le HS Muramasa de Bleach. Votre seule courbe de progression ? Trouver un meilleur équipement. Votre équipe stagne et le moindre combat qui n'est dans le script vous barbe. Sans trop savoir pourquoi, vers le chapitre 9, la courbe de difficulté explose. Les monstres doublent littéralement de niveaux, passant d'une moyenne de 25 à 50. Le joueur novice pourrait se récrier : "Merveilleux, enfin le jeu respecte mon niveau de joueur et me propose un véritable challenge !" Mais tout bon développeur sait que pour qu'il y ait challenge, il faut qu'il y ait solution.
Destiny Warriors mettra sur votre chemin des gageures, des remparts insurmontables. Je parle des abominables chapitres 10 et 11, car il faut être précis dans cette critique. Dans ces chapitres, vous n'avez plus une équipe, mais un seul personnage pour tout faire. Un joli défi ? Sauf que le moindre combat vous est fatal, car un seul personnage ne peut venir à bout d'une équipe de 3 monstres niveaux 50. Il faut donc éviter les combats aléatoires, et quand on y arrive, vient le boss du tunnel de l'amour (un nom qui fait frémir, n'est-il pas ?). Vous êtes seul, face à 5 ennemis qui disposent d'attaques élémentaire pouvant vous infliger 5 altérations d'état différentes, dont 3 provoquent inéluctablement votre mort. Pourquoi ? Elles vous paralysent pendant plusieurs tours, or il ne faut pas moins de 3 tours en moyenne à vos ennemis pour vous tuer. Comment gagner ? La chance, uniquement la chance, puisqu'il n'y a, à ma connaissance, aucun équipement qui puisse vous prémunir contre les altérations d'état. Aussitôt que vous voyez l'icône assomé, paralysé ou gelé, vous pouvez croiser les bras et regarder votre personnage se faire joyeusement tailler en pièce sans que vous puissiez rien faire. Je précise que, dans ce combat, vous pouvez mourir sans avoir exécuté la moindre action. J'ai relancé ce combat tellement de fois que le fond d'écran ne s'en chargeait plus correctement.
Finalement, si la chance est avec vous, si vous avez réussi à passer suffisamment longtemps entre les altérations d'état incapacitantes, si vous avez donné assez de coups critiques aux plus ennuyeux de vos ennemis, vous apprenez peu de temps après qu'il ne reste qu'un combat pour une fin en queue de poisson. Finalement, on se croirait dans un One piece, avec un merveilleux "To be continued" qui vous fera rire jaune.
Le jeu vous propose bien, si par malheur vous vous êtes pris de passion pour lui, un mode NG+, qui vous fera comprendre que vous avez eu tort de ne pas acheter plus d'exemplaires des plus puissantes armes, puisque vous perdez les armes équipées mais conservez tout ce qui était dans l'inventaire, ainsi que votre argent. Votre argent ... La seule chose dont ne manque pas dans ce jeu, à tel point que l'icône "Sell" en est poussiéreuse.
C'est un jeu oubliable et qui, sur sa fin, testera votre patience et vos nerfs. A ne pas mettre entre les mains de ceux qui ne supportent pas la frustration de l'échec, la frustration du bâclé et le manque d'originalité pour ce qui est du scénario.
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