Temps de jeu:
162 minutes
Que dire de ce jeu, sinon qu'il m'a laissé sur ma faim ?
Entendons-nous bien, je sais que je n'ai n'y ai joué que deux malheureuses heures et que ceux qui l'ont apprécié diront que c'est bien insuffisant pour en savourer la substantifique moëlle... mais soyons honnêtes, il est rare qu'un joueur passe outre les défauts d'un jeu après un tel laps de temps sauf si il y trouve quelque chose qui le marque et lui donne envie de s'accrocher.
A mon sens, Aveyond n'a pas ce petit quelque chose qui pourrait en faire un succès de niche, bien qu'il fasse partie de l'excellente famille des jeux Amaranth dont je vous invite à tester les créations (toutes faites sur rpg maker).
Sur ce, trève de préambule et tranchons dans le vif.
L'univers d'Aveyond, sans réinventer l'eau chaude, est très cohérent pour un univers d'heroic-fantasy : vous aurez droit à des humains, des nains, des vampires, des épées, des mages, des voleurs et des rats à tuer au niveau 1 autant que vous voulez. L'histoire en elle-même apparait assez classique (le personnage principal est une clé d'un mécanisme/sort/monstre ultime destiné à détruire le monde), mais je ne suis probablement arrivé assez loin pour voir advenir des rebondissement et retournements de situations dont les rpg sont d'ordinaire prodigues. Néanmoins, le fait que les deux premières heures de jeu soient d'une linéarité extrême, ponctuée de quelques quêtes secondaires sans grand intérêt et d'incessant allez-retours ne plaide pas en sa faveur.
Que dire des personnages, sinon que si leurs dialogues sont bien écrits si on apprécie un style simple et "réaliste", ils demeurent sans saveur : on sent bien un effort d'écriture concernant le personnage principal, mais il demeure superficiel, ce qui n'aide pas à s'identifier à lui ou même aux autres.
Les mécaniques de jeu tirent le meilleur parti des capacités de rpg maker : l'exploration se fait en temps réel aussi bien clavier qu'à la souris, les combats au tour par tour se déclenchent dès que l'on touche un ennemi, aucun bug notable... mais cela n'empêchera pas la courbe de difficulté du jeu de vous faire grincer des dents. Pourquoi ? Parce que si les premiers combats ne vous poseront aucun problème, vous en viendrez rapidement à affronter des ennemis qui vous infligeront des dégâts disproportionnés par rapport à votre niveau. Quand un slime vous inflige dans les 60 points de dégâts par tour alors que vous avez dans les 600 pv et que vous les affrontez par pack de 3, c'est qu'il y a un problème. Le jeu en vaut la chandelle, aussi bien au niveau de l'or gagné que de l'expérience, mais vous vous retrouvez rapidement à saccager votre réserve de nourriture pour reprendre 10 pv par-ci ou 50 pv par là (les potions sont trop mainstream) puis retourner en ville pour refaire le plein. Les joueurs aimant grinder et les partisans de greenpeace seront d'ailleurs content d'apprendre que les monstres peuvent revenir au bout d'un certain temps.
Cette façon d'aborder les combats est d'autant moins appréciable car les personnages sont peu équilibrés. Au bout de deux heures de jeu, vous vous retrouverez avec : Ginette, "l'espionne" plus douée pour faire des croche-pieds aux ennemis que pour éviter les coups ou faire du dégâts; Gérard, le guerrier qui fait du dégât en tapant comme un sourd; et Roberta l'amnésique (parce qu'il en faut une), qui n'aura guère plus qu'un sort de sommeil lorsqu'elle vous rejoindra alors qu'elle n'a que peu de pv et de défense. Difficile en l'occurence de contrer des groupes pouvant compter jusquà cinq ennemis qui peuvent parfois tackler jusqu'à l'intégralité du trio en même temps.
Au final, ce jeu vaut-il qu'on y consacre du temps et de l'argent ? Paradoxalement, je pense que oui. Il a des qualités indiscutables et peut convenir à des joueurs qui n'ont pas peur de prendre le temps de visiter chaque recoin d'une forêt, de visiter chaque bâtiment ou de s'accommoder de l'esthétique parfois étrange des quelques protagonistes dessinés.
Attendez simplement qu'il passe à cinq euros.
Le ciel vous tienne en joie.
👍 : 1 |
😃 : 0