ヤリモノ - Graphiques & Statistiques Steam

« Je ne peux pas abandonner maintenant. Je dois retrouver le spécimen qui s’est échappé sinon ce monde est fini ! Ce pokemon est ma création, ma responsabilité… mewtwo. » Vous savez, en tant qu’amateur ayant vécu la folie de l’arrivée de Pokemon Rouge/Bleu en France, ça me fait un pincement au cœur de voir Gamefreaks s’enfoncer toujours un peu plus dans la disgrâce : entre les jeux bâclés, la croisade contre les fangames et maintenant l’attaque pernicieuse contre un concurrent qui a l’audace d’améliorer leur formule, la licence de la souris électrique est tombée bien bas. Du coup lorsque je vois des jeux comme Yarimono qui comprennent mieux l’essence du genre que la référence en la matière, je me dis qu’il faut parfois savoir passer la main. Yarimono nous met dans la peau d’un adolescent vivant dans un monde fantastique moderne mais à la végétation particulièrement luxuriante. Ses habitants vivent sous la bienveillante protection de Central qui fournit de l’énergie à tous et s’occupe de maintenir l’ordre de façon paisible. A la conclusion de leur enfance chaque individu reçoit une sorte de disque lumineux lui permettant de se lier et de se faire obéir des nombreuses créatures étranges qui peuplent ce monde pour s’en faire des amis ou des partenaires de combats sportifs… sauf que ce n’est pas le cas de Futta, notre protagoniste. Pour une raison inconnue son disque n’a jamais fonctionné et le seul monstre dont il a pu se rapprocher est Chikepu, une sorte de blob bicolore faible comme tout qui se fait rétamer en duel chaque jour que dieu fait par la fille de l’experte Yarimon locale. Un événement marquant plus tard et la roue tourne : la petite chose difforme développe un coup capable de terrasser n’importe qui une fois par combat, notre dresseur s’aperçoit qu’il a droit à une récompense unique à chaque affrontement remporté… et les voilà partis pour un voyage initiatique où ils apprendront progressivement moult choses sur le monde ainsi que sur la vraie nature de Chikepu. Spoiler : vous prendrez bien une goutte d’Evangelion dans votre Pokemon ? Yarimon, développé à partir d’un RPGMaker lourdement modifié, imite dans les grandes lignes le design des jeux Pokemon sur GBA tout en nous faisant profiter de petits détails d’expérience de jeu qu’on aimerait bien trouver dans les titres officiels. Avez-vous la moindre idée du plaisir qu’on peut éprouver dans un jeu de ce genre à pouvoir changer notre équipe ou les compétences de celle-ci directement dans le menu sans passer par un PNJ ou un pc ? Evidemment il est aussi simplifié sur bien des points : il n’y a qu’une demi-douzaine de types, trois créatures actives à la fois par équipe et pas d’histoire d’objet équipable ou d’IV/EV/HIV à prendre en compte. De même il n’y a pas d’histoire de techniques spéciales nécessaire à la progression puisque tout se fait par les combats. On débloque même le voyage rapide assez vite. Cela ne veut pas dire pour autant que la stratégie est absente. Le jeu est relativement simple si vous suivez la courbe de progression des niveaux de vos adversaires mais même la technique one-shot de Chikepu pourrait ne pas vous sauver la mise si vous vous montrez trop arrogant. Il n’y a pas vraiment de Yarimon inutile alors faites-vous plaisir pour vos compositions d’équipe ! Pour ce qui est du contenu boulesque, celui-ci est exceptionnel. Non seulement le pixel art est au poil mais le jeu est rendu exceptionnel par les illustrations et le chara design de Nyuu. Bien que l’emphase soit mise sur le vanilla pour des raisons scénaristiques, la soixantaine de scènes animées est d’un érotisme fou grâce au jeu des postures ou des regards. Aucune interaction ne ressemble à une autre et on se surprend à chercher le moindre passage secret dans l’espoir dans débloquer une de plus… ce qui arrive plus souvent qu’on ne le croit. Que dire de plus sinon que les musiques sont épiques et que le jeu se termine en une bonne dizaine d’heures si vous incluez le dlc pour peu que vous ne vous perdez pas en route en dépit du journal de quête. Je ne saurais trop insister sur les twists du scénario, vraiment surprenants pour ce genre de titre et qui enterrent six pieds sous terre quasiment tout ce que Gamefreaks a pu pondre à ce jour. J’ai encore des frissons en pensant à la bataille de fin. Donc oui, le jeu peut paraître cher à 30 euros en comptant le DLC mais il le vaut amplement. Le Ciel vous tienne en joie.