Avis sur Dynopunk

Wake up dinosaur, we have a city to burn. Ou pas. Dynopunk est un charmant visual novel entrecoupé de puzzles se déroulant dans un monde alternatif retrofuturiste où les dinosaures sont restés l'espèce dominante. Imaginez une fusion improbable entre blade runner et "la famille dinosaure" avec plus de néons et de synthés. Ne me remerciez pas pour le coup de vieux, c'est la maison qui offre. Vous y incarnez Chris, l'un des derniers membres de l'espèce des T-rex qui a décidé de partir s'installer dans la vibrante ville de Synth-city pour y tenir une petite boutique de dépannage. Bien décidé à montrer ce dont sont capables ses courtes pattes, il va rencontrer de nombreux personnages hauts en couleur et influencer leur destin en parlant avec eux tout en réparant les objets qui leur sont chers. Cerise sur le gâteau, il va trouver dans le stock de sa boutique les plans d'une machine à remonter le temps, ce qui pourrait l'aider à régler un drame qui le hante depuis des années. Mais peut-être vaut-il mieux laisser le passé là où il est ? Dynopunk est un jeu qui exsude un charme suranné avec son look de jeu des années 90 ainsi que sa bande-son alternant entre le lo-fi, le rock doux et les solos de synthés. On ne peut pas dire qu'il brille par son scénario mais le soin apporté aux petits détails de l'environnement, l'attitude des personnages ou les références pop-culture très discrètes est impressionnant. La palme revient définitivement aux personnages variés, bourrés de défauts et de qualités qui les rendent attachants : ce ne sont pas seulement des clients, mais des individus à part entière dont ne peut qu'être curieux de connaitre le destin à la fin du scénario. Ne vous attendez pas forcément à des "routes" au sens strict du terme comme dans la plupart des VN : chaque personnage avec lequel vous allez interagir dans votre boutique a sa propre histoire qui se chevauche parfois avec celle d'un autre mais n'est pas exclusive. Encourager une petite frappe à rejoindre les forces de l'ordre ne va pas impacter la décision de votre meilleur ami à devenir écrivain, par exemple. En ce sens j'apprécie beaucoup l'option qui nous est donnée une fois jeu fini de pouvoir rejouer (donc modifier) précisément le jour/"chapitre" qui nous intéresse au lieu de devoir tout se retaper de zéro. En parlant de travailler, je dois dire que les mini-jeux de réparation sont très bien amenés, à la fois simples et exigeants. En général pour retaper un objet vous allez devoir commencer par poser des questions sur le dysfonctionnement ou même sa nature; puis vous allez devoir soit remplacer les pièces manquantes (à l'ENDROIT EXACT) soit trouver le bon modèle de micro-puce à découpe (à découper LE PLUS PRECISEMENT POSSIBLE) puis à le coller comme un sagouin. Ajoutez éventuellement une décoration au spirographe, un sticker et Voilà ! Il ne reste plus qu'à entendre ce qu'en pense le client. Evidemment, votre rémunération va dépendre de la qualité de votre travail, et selon vous objectif il faudra peut-être saboter l'objet discrètement, mais la boucle de gameplay est là. Gameplay régulièrement changé selon les clients, les conditions de travail ou les sautes d'humeur de l'IA intégrée dans votre plan de travail. L'argent sert ensuite à aménager votre appartement et votre boutique de façon purement cosmétique ou à acheter des morceaux de machine temporelle ou de nouvelles options de décoration d'objet. Encore une fois rien de bien extravagant, mais cela contribue à l'atmosphère originale du jeu. Que dire d'autre sinon que Dynopunk se finit en huit heures, qu'il vaut totalement son prix raisonnable et qu'il m'a mis un peu de baume au cœur. Alors, est-ce que vous allez construire une machine temporelle ? Le Ciel vous tienne en joie.