Temps de jeu:
830 minutes
Prince of Persia: The Two Thrones conclut magistralement la trilogie du temps, en nous ramenant à Babylone, une ville sublime, mais à feu et à sang. Les graphismes, pour l’époque, encore une fois sont très solides : la cité en ruines, les palais écrasés par la guerre, les jardins suspendus et les souterrains glauques forment un monde cohérent, riche en contrastes. Certains décors accusent un peu les années, mais l’identité visuelle reste forte, marquée par des panoramas mémorables et un sens du détail certain.
Les musiques, elles, reviennent à un équilibre plus classique, entre percussions orientales, mélodies envoûtantes et quelques envolées épiques. Ce retour aux sources s’accompagne d’un vrai travail sur l’atmosphère : chaque zone a son ambiance propre, et le jeu parvient à capturer à la fois la grandeur d’un empire millénaire et la douleur d’une ville qui s’effondre.
Le gameplay, quant à lui, synthétise le meilleur des deux opus précédents. On retrouve les courses sur les murs, les sauts millimétrés, la gestion du temps, mais aussi les nouveautés de Warrior Within, comme les combats dynamiques et les attaques à double lame. Mieux encore, le système d’assassinat furtif apporte une nouvelle dimension au jeu : les attaques en « speed kill » vous poussent à observer, planifier, puis frapper avec précision. L’ajout du Prince noir, cette double personnalité violente et cynique, qui surgit à certains moments du jeu, bouleverse encore plus l’équilibre : vous devenez plus rapide, plus brutal… mais votre santé fond lentement.
L’histoire de The Two Thrones est sans doute la plus humaine et la plus introspective. Le Prince n’est plus un simple aventurier ou un fugitif : c’est un homme brisé qui cherche à réparer ses fautes et à accepter qui il est. Les dialogues avec le Prince noir, véritables monologues intérieurs, ajoutent une profondeur psychologique inédite à la saga.
La durée de vie est honnête : comptez une douzaine d’heures. Le rythme est soutenu, avec peu de longueurs. Les boss sont variés, les environnements se renouvellent bien, et la mise en scène est souvent spectaculaire notamment dans les séquences de parkour à haute vitesse ou les phases de transformation.
Quelques imperfections subsistent : la caméra peut parfois gêner dans les espaces étroits, et les phases de plateforme demandent une certaine précision qui peut frustrer par moments. Mais rien de rédhibitoire. Ce dernier opus a l’intelligence de ne pas trop en faire, de rester concentré sur l’essentiel : faire vivre au joueur une aventure fluide, spectaculaire, et émotionnellement forte.
The Two Thrones est une conclusion élégante et puissante à une trilogie inoubliable.
Bonne fin de voyage :)
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